Grève interprofessionnelle en France pour les salaires (Reuters)

Les organisations entendent également défendre le droit de grève, en réponse aux réquisitions ordonnées par le gouvernement dans les dépôts et raffineries, et dénoncent la réforme de l'assurance chômage, pour laquelle les concertations ont débuté lundi, ainsi que celle des retraites.

La SNCF, où la CGT Cheminots et Sud-Rail sont les fers de lance de la mobilisation, annonce de légères perturbations sur les réseaux TGV Inoui et Ouigo et les lignes Eurostar.

Un TER sur deux est prévu et le trafic sera "perturbé" pour le Transilien en Ile-de-France (trois trains sur quatre pour le RER A, trois sur cinq pour le RER E, un train sur deux pour les RER B et C et un train sur trois pour le RER D). Un Intercités sur deux circulera en moyenne.

Le trafic sera "normal ou quasi normal" sur les réseaux des métros et tramways à Paris, avec deux bus sur trois, selon la RATP.

A l'approche des vacances de la Toussaint, les syndicats de cheminots, qui ont obtenu en juillet une hausse moyenne de 3,7% des petits salaires, n'excluent pas des arrêts de travail reconductibles.

Des préavis de grève sont également déposés dans l'Education nationale, l'Enseignement professionnel - où les enseignants dénoncent une réforme des études voulue par Emmanuel Macron - et le secteur de la petite enfance.

L'"augmentation de 3,5% du point d'indice" pour le corps enseignant "non seulement ne rattrape pas le gel des salaires depuis 2010, mais est déjà largement dévorée par l'inflation", relève Sud Education dans un communiqué.

Mardi sur RTL, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a déclaré souhaiter une augmentation du SMIC à 2.000 euros, "ce qui correspond à une augmentation de 300 euros".

"On demande l'échelle mobile des salaires (...) en fonction de l'inflation. Il faut qu'à tous les niveaux il y ait une augmentation", a-t-il ajouté.

"Passage en force"

Dans les lycées professionnels, qui accueillent un tiers des lycéens en France, la grève devrait être suivie par plus de la moitié du personnel, estime Sigrid Gérardin, co-secrétaire générale de la SNUEP-FSU.

"On subit une réforme d'ampleur avec des éléments imposés sans concertation et qui va mettre un tiers de la jeunesse de France au travail gratuitement", a-t-elle dit à Reuters.

Cette réforme prévoit de doubler le temps passé en stage en entreprise au détriment du temps passé sur les bancs de l'école pour préparer le baccalauréat, précise-t-elle.

L'intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, FIDL, MNL, Unef, La Voix lycéenne) explique dans un communiqué que les salariés français se mobilisent pour "de légitimes augmentations de salaire" face à l'inflation, qui s'est établie en France à 5,6% sur un an (normes françaises) en septembre.

L'intersyndicale annonce des actions dans "l’agroalimentaire, les crèches, les transports publics, l’énergie et nucléaire, les organismes sociaux, les banques-assurances, les services informatiques, la maintenance industrielle, l’éducation, la santé, le commerce, la métallurgie."

L'UFSE-CGT, premier syndicat dans la fonction publique, a déposé un préavis qui "s'étend jusqu'à la fin du mois".

La CGT, dans un communiqué distinct, recensait quelque 180 points de mobilisation et de manifestation mardi. Le cortège parisien s'élancera à 14h00 de la place d'Italie.

"Alors que le gouvernement prépare un passage en force sur les retraites comme sur l’assurance chômage, la nécessité de l’augmentation des salaires reste centrale pour un nombre grandissant de travailleuses et de travailleurs", souligne pour sa part Solidaires, qui évoque déjà une reconduction du mouvement.

La grève a été reconduite lundi par la CGT sur cinq sites de TotalEnergies.

Interrogé sur France 2, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a déclaré qu'il y aurait "probablement" de nouvelles réquisitions ce mardi pour assurer le fonctionnement des sites pétroliers de TotalEnergies.

Reuters