Spécialisé dans des affaires de corruption, Thanasis Koukakis, est arrivé à 11H00 locales (08H00 GMT) à la cour suprême près du centre d'Athènes tenant un dossier, selon une journaliste de l'AFP sur place.
Il avait dénoncé sa surveillance par l'EYP en 2020 avant de découvrir il y a quelques mois que son téléphone avait aussi été attaqué par le logiciel illégal Predator en 2021.
Le parquet de la cour suprême Isidoros Doyakos a ouvert la semaine dernière une "enquête préliminaire sur la fuite des informations secrètes" concernant ces surveillances, selon une source judiciaire.
Vendredi, le journaliste Anastasios Telloglou, qui enquête sur les surveillances illégales en Grèce, a été convoqué pour audition devant la cour suprême.
En novembre dernier, un autre journaliste d'investigation, Stavros Malichudis, spécialisé dans les affaires migratoires, avait également dénoncé sa surveillance par l'EYP, révélée alors par le quotidien de gauche grec Efsyn.
Le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis avait au début tenté de minimiser l'affaire, excluant "toute implication de l'État dans les surveillances dénoncées par les deux journalistes”.
Mais fin juillet la saisie de la justice par Nikos Androulakis, eurodéputé et chef de l'opposition socialiste Pasok-Kinal, dénonçant des "tentatives de surveillance" de son téléphone par Predator, a porté un coup majeur au gouvernement.
Le 5 août, les démissions successives du chef de l'EYP, Panagiotis Kontoleon et d'un proche conseiller du Premier ministre ont contraint Kyriakos Mitsotakis de reconnaître "une erreur" de l'EYP dans la surveillance du chef de l'opposition socialiste, la qualifiant de "politiquement inacceptable".
L'opposition de gauche et des médias sont alors montés au créneau réclamant la démission du gouvernement.
L'EYP est placé directement sous l'égide du Premier ministre après une réforme controversée votée juste après l'élection au pouvoir de la droite Nouvelle-Démocratie en juillet 2019.