La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a annoncé mardi qu'elle se rendrait vendredi au Liban, où la mission de maintien de la paix de l'ONU (FINUL), à laquelle l'Italie participe, a récemment essuyé des tirs de l'armée israélienne.
Devant la Chambre des députés, Mme Meloni a également affirmé qu'un retrait de la FINUL imposé par Israël constituerait une "grave erreur", alors que son homologue israélien, Benjamin Netanyahu, a appelé dimanche Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, à mettre les Casques bleus "à l'abri immédiatement".
Avec cette visite, Mme Meloni deviendra la première cheffe d'État ou de gouvernement à se rendre au Liban depuis l'intensification des frappes israéliennes sur le pays fin septembre, alors que l'Italie assure la présidence tournante du G7.
La FINUL, la Force intérimaire des Nations unies au Liban, qui compte 9 500 soldats, a dénoncé des "violations choquantes" d'Israël contre ses positions, signalant l’entrée "en force" de deux chars dans l'une d'entre elles dimanche.
Mme Meloni, dont le pays est le deuxième plus grand contributeur de la FINUL avec un millier de soldats italiens, a condamné ces attaques à plusieurs reprises.
Elle a déclaré dimanche à Benjamin Netanyahu qu'"attaquer" la force de paix de l'ONU au Liban était "inacceptable".
Mme Meloni a réitéré lors d'un échange téléphonique avec M. Netanyahu qu'il était “inacceptable que la FINUL soit attaquée par les forces armées israéliennes", a indiqué son bureau. Elle a également "souligné la nécessité absolue de garantir la sécurité du personnel de la FINUL en tout temps".
Mardi, au Sénat, en amont d'un sommet à Bruxelles auquel elle participera de mercredi à vendredi, elle a qualifié l'attitude d'Israël de "complètement injustifiée".
"Ces derniers jours, pour la première fois depuis un an d'actions militaires israéliennes, les positions du contingent de l'armée italienne assigné à la mission de la FINUL de l'ONU ont été frappées par l'armée israélienne", a-t-elle affirmé.
"Bien qu'il n'y ait pas eu de morts ou de dégâts significatifs, je crois que cela ne peut pas être jugé acceptable".
"Nous considérons l'attitude des forces israéliennes comme complètement injustifiée, et c'est en outre une violation flagrante de ce qui est affirmé par la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies", a-t-elle dénoncé.
La résolution 1701 stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus doivent être déployés dans le sud du Liban et exige la cessation des hostilités des deux côtés de la frontière.