La connexion entre “le gouvernement de tous les extrêmes” de Benjamin Netanyahu et le monde des chercheurs et universitaires israéliens, dans la réalisation du génocide des Palestiniens à Gaza se précise.
Le renforcement du siège actuel du nord de Gaza marqué par la mort d’un millier de Palestinien en quatre semaines, sans eau, nourriture et soins serait une émanation de cette “proximité”.
Ces derniers mois, rapporte le site d’information 972 magazine (animé aussi bien par des journalistes indépendants israéliens que palestiniens, ndlr) d’éminentes personnalités israéliennes comme le général major à la retraite Giora Eiland, ont également appelé l’armée à procéder à une extermination massive dans le nord de la bande de Gaza.
Dans le même sillage, Uzi Rabi, chercheur à l’université de Tel-Aviv, précise la même source, a déclaré lors d’une interview à la radio le 15 septembre “ Délogez toute la population civile du nord, et quiconque y demeurera sera légalement condamné comme terroriste et soumis à un processus de famine ou d’extermination”.
Coïncidence ? Uzi Rabi est Israélien, directeur du Centre Moshe Dayan pour les études moyen-orientales et africaines à l'Université de Tel Aviv. Il est régulièrement consulté pour “éclairer les parlementaires” sur les développements de la situation au Moyen-Orient et particulièrement à Gaza.
En juillet dernier, le Centre Moshe Dayan (du nom d’un célèbre ministre de la Défense et chef militaire israélien, actif lors des guerres israélo-arabe de 1948, du Sinaï de 1956 et de la guerre de Six Jours en 1967, ndlr), a réalisé une étude destinée au cabinet de guerre. “D’un régime meurtrier à une société modérée : la transformation et la réhabilitation de Gaza après le Hamas”, tel est l'intitulé de l'étude qui met l’accent sur la “pacification” et la gestion de Gaza post-Hamas. Le document a été rédigé par le professeur Danny Auerbach et le professeur Neta Barak-Korn de l'Université hébraïque, le Dr Nathaniel Palmer de l'Université Bar Ilan et le Dr Harel. Horev du Centre Moshe Dayan de l'Université de Tel Aviv.
Il y est question de vider le nord de Gaza des civils, de les assiéger ensuite, de les priver de toute aide humanitaire (dont la nourriture et l’eau). L’objectif serait d’obtenir de force la reddition des milliers d’habitants encore présents dans le Nord.
Pour Aboul Gheit, le secrétaire général de la Ligue arabe, il ne fait aucun doute que “le but de l'opération israélienne est de séparer le nord de Gaza du reste de la bande, de le vider complètement de ses habitants et de mettre en œuvre le plan de déplacement.”
Gestion de Gaza
À moyen terme, les chercheurs du Centre Moshe Dayan de l'Université de Tel Aviv donnent des pistes pour la gestion de Gaza post-Hamas. La réussite de la gouvernance future de l’enclave palestinienne résiderait dans la rapidité avec laquelle les services sociaux et un embryon d’ordre administratif reconstitué évolueront. L'idéal, étant de se prémunir d’un vide politique qui profiterait à la reconstitution des milices armées.
“L’éradication des aspirations terroristes ne sera possible qu’en s’attaquant aux systèmes éducatif, religieux et médiatique, y compris à leur contenu, mais de manière continue, non conflictuelle et respectueuse des caractéristiques culturelles fondamentales de la bande de Gaza”, préconisent par ailleurs les chercheurs israéliens.
Tout compte fait, les universitaires israéliens excluent de composer avec le Hamas et écartent l'avènement d’un État palestinien. Ils proposent plutôt, “une autonomie palestinienne démilitarisée dans le cadre d’un ordre régional modéré, qui ne se concrétisera que si le processus de transformation et de réhabilitation réussit”.