Les experts des Nations unies estiment qu'il faudra plusieurs années pour évacuer les gravats de Gaza. Photo AP (Others)

Donald Trump a un plan pour Gaza: déplacer les Gazaouis vers la Jordanie et l’Egypte, un plan qui lui a sans doute été murmuré par ses alliés israéliens. En tout cas , le président américain n’accepte pas “non” comme réponse. Jeudi devant la presse, il a déclaré de manière pas très diplomatique, "ils vont le faire, On fait beaucoup pour eux et ils vont le faire.”

Après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 19 janvier dernier, Donald Trump a annoncé vouloir “nettoyer” Gaza. C’est exactement ce que souhaite Israël depuis des décennies, pousser la population palestinienne à quitter les territoires qu’il convoite.

Le président américain défend son plan en insistant sur le fait que Gaza ressemble à un site de démolition, et il ajoute que les Gazaouis seraient plus en sécurité en Jordanie et en Egypte.

Égypte et Jordanie contre ce plan Trump

La Jordanie a répondu très simplement. “La Jordanie c’est pour les Jordaniens et la Palestine pour les Palestiniens”, a rétorqué le ministre des Affaires étrangères, Ayman Safadi. Le roi de Jordanie a, lui, affirmé que les "Palestiniens doivent rester sur leur terre".

Israël a maintes fois déclaré que la Jordanie est la “patrie alternative des Palestiniens”, ce que le royaume, qui accueille déjà plus de deux millions de réfugiés palestiniens, a toujours contesté.

L’Egypte a également balayé l’idée. Le ministère égyptien des Affaires étrangères a réaffirmé dans un communiqué “le soutien constant de l’Égypte à la résilience du peuple palestinien sur sa terre”. Le pays rejette “toute atteinte à ces droits inaliénables, qu’il s’agisse de colonisation, d’annexion de terres, de dépeuplement de ces terres par déplacement, d’encouragement au transfert ou de déracinement des Palestiniens de leur territoire, que ce soit de manière temporaire ou permanent”.

L’émoi de ces deux pays alliés des Etats-Unis et les mises en garde internationales sur le fait que ce plan est un nettoyage ethnique ne changent rien à la chose, Donald Trump maintient mordicus son idée.

Witkoff raconte sa visite à Gaza

Steve Witkoff, l’envoyé spécial de Trump au Moyen-Orient a décrit ce qu’il a vu à Gaza en rentrant de son dernier voyage.

“Il ne reste presque rien à Gaza”, a-t-il confié au média Axios. “Les Gazaouis remontent vers le Nord pour retrouver leurs maisons et quand ils voient ce qui s’est passé, ils font demi-tour. Il n’y a ni eau, ni électricité. C’est choquant de voir l’amplitude des dégâts.”

Steve Witkoff, qui a fait fortune dans l’immobilier, estime qu’il faudra cinq années pour seulement déblayer les gravats, avant qu’une reconstruction puisse être envisagée.

Agences