La vie quotidienne des habitantes de Gaza s’apparente à un calvaire sans fin, à cause des bombardements quotidiens de l’armée israélienne sur l’enclave palestinienne qui durent depuis 110 jours.
Des 25.700 personnes tuées au 24 janvier - sur une population de 2,3 millions d'habitants, les femmes et les enfants sont les principales victimes.
Au-delà des besoins élémentaires d’un être humain (manger et boire), les femmes de Gaza sont préoccupées par leur hygiène corporelle.
Serviettes hygiéniques
Une employée de l’ONG britannique ActionAid a confié à TRT français sous couvert d’anonymat avoir souffert pendant ses menstruations à cause du manque d’hygiène dans l’enclave assiégée de Gaza.
"Il n'y a pas d'eau, J'ai souffert pendant mes règles. Il n'y avait pas d'eau disponible pour que je puisse me laver pendant mes règles. Je n'avais pas de serviettes hygiéniques pour mes propres besoins pendant mes règles", a-t-elle raconté.
Action Aid relève que les femmes et les filles gazaouies, ont recours à des méthodes risquées pendant la période des menstrues, du fait de la pénurie de produits d'hygiène personnelle.
“Elles découpent de petites pièces de tentes dont elles se servent pour se protéger du froid et de la pluie, pour les substituer aux serviettes hygiéniques, ce qui les expose au risque d'infection”.
Les plus téméraires et résilientes, explique Riham Jafari, coordinatrice du plaidoyer et de la communication à ActionAid Palestine “(...) se rendent dans les centres de santé pour demander des pilules contraceptives afin de bloquer leurs règles en raison du manque de serviettes hygiéniques et d'eau”.
“Les camions d'aide qui entrent sont principalement remplis de nourriture et d'aide médicale - pas nécessairement de serviettes hygiéniques pour les femmes”, s'offusque Riham Jafari.
Se laver à Gaza s’apparente à une véritable épreuve pour les femmes et les filles adultes. Par manque d’eau et de savon “elles ( femmes et filles) peuvent passer plusieurs semaines avant de pouvoir se laver”, déplore une employée d’Action Aid.
Une seule des trois canalisations d'eau fonctionne actuellement à Gaza. Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), les habitants ne reçoivent en moyenne que 1,5 à 2 litres d'eau par jour. Un minimum de 15 litres d’eau sont requis par personne et par jour, pour couvrir tous les besoins en eau et en assainissement.
Au-delà du manque d’eau et de serviettes hygiéniques, l’accès aux toilettes à Gaza est un autre défi pour les femmes et les filles. L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés (UNRWA) signale que 486 personnes partagent une toilette dans un de ses abris à Rafah.
La ville de Rafah est actuellement habitée par plus d’un million de déplacés, dans des conditions déplorables, il n'y a aucune intimité et de très longues files d'attente se forment pour aller aux toilettes, indique encore l’UNRWA. .