Ce dimanche, c’est l’université Virginia Tech à Blacksburg qui a fait appel à la police, dans le sillage des arrestations qui ont eu lieu tout le week-end aux Etats-Unis dans les campus mobilisés pour la Palestine. Le quotidien Washington Post a compté 900 arrestations à travers le pays depuis le début du mouvement estudiantin.
À Boston par exemple, plus de 100 étudiants ont été interpellés. L’université Northeastern accuse les étudiants de propos antisémites et assure que les manifestations ont été “infiltrées” par des éléments extérieurs. La direction a demandé l’évacuation du campement samedi matin.
Même discours à l’université de Pennsylvanie où la direction de l’université parle de vandalisme et accuse les manifestants d’avoir inscrits des tags antisémites, ce qu’ils récusent.
À Emerson College, 118 personnes ont été interpellées jeudi soir de manière “brutale avec une violence disproportionnée”, selon des témoins cités par le Washington Post. Une centaine de personnes ont été arrêtées samedi à l’université Washington à Saint-Louis où une manifestation avait lieu pour demander l’arrêt de la coopération de l’université avec l’entreprise Boeing, connue pour ses liens avec Israël. Lorsque le cortège est entré dans le campus, la police est intervenue.
À l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), des accrochages ont eu lieu entre manifestants pro-israéliens et étudiants pro-Palestine.
Les médias sociaux regorgent de vidéos et de photos montrant des arrestations musclées, parfois à l’aide de gaz lacrymogènes ou de tasers. Les universités ont clairement du mal à gérer la grogne, elles sont surtout incapables d’accéder aux demandes des manifestants. Ceux-ci demandent généralement que les étudiants manifestants ne soient pas poursuivis, mais également un cessez-le-feu à Gaza, et la cessation de tout financement de leur université par des organisations israéliennes ou des sociétés en lien avec Israël.
La vie des universités est en tout cas impactée, notamment les cérémonies de remise de diplômes qui ont parfois dû être annulées comme à UCLA.
L’université polytechnique de l’Etat de Californie à Humboldt a carrément annoncé la fermeture du campus pour cette année. Les étudiants peuvent rester dans leurs dortoirs et dans les espaces bibliothèques ou cafétéria. Les quelques semaines de cours qui restent seront dispensées en ligne.
Des étudiants se sont barricadés dans un bâtiment pour établir leur campement pro-Palestine. La direction avait donné un ultimatum aux manifestants, après 5 jours de manifestation, ils avaient jusqu’à vendredi soir pour évacuer.
Effet boule de neige, les protestations pro-Palestine au sein des campus américains commencent à gagner notamment le Canada voisin (Université McGill) et la France (Sciences Po Paris).