Israël concentre depuis deux mois ses opérations militaires dans le nord de la bande de Gaza.
En milieu d'après-midi, le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a fait état d'"au moins 29" morts et "plusieurs dizaines de blessés" dans le nord de la bande de Gaza depuis l'aube, "du fait des bombardements israéliens incessants, en particulier autour de l'hôpital Kamal Adwan, et des tirs de drones (...) visant l'hôpital" lui-même.
"Il y a eu une série de frappes aériennes sur les côtés nord et ouest de l'hôpital, accompagnées de tirs intenses et directs, qui heureusement n'ont pas fait de blessés à l'intérieur de l'hôpital", a notamment indiqué son directeur, le Dr Hossam Abou Safiyeh dans une déclaration sur WhatsApp.
Plusieurs témoins ont également décrit d'intenses bombardements dans la zone.
Vendredi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié d'"extrêmement préoccupante" la situation dans cet hôpital, l'un des rare encore opérationnel, partiellement, dans le nord du territoire palestinien dévasté par 14 mois de guerre.
Rik Peeperkorn, le représentant de l'OMS dans les Territoires palestiniens, a évoqué "des bombardements intenses autour de l'hôpital".
Vers 04H00 (02H00 GMT), des soldats israéliens ont été aperçus à l'extérieur de l'hôpital, a-t-il dit. Selon lui, des rumeurs se sont répandues "selon lesquelles tout le monde devait sortir de l'hôpital, ce qui "a provoqué une panique, et ce que nous comprenons, c'est que les gens ont commencé à escalader le mur pour s'échapper (...) et cette panique a entraîné des tirs" de l'armée israélienne.
"Des morts ont été signalés, ainsi que des détentions, des arrestations", a-t-il ajouté, mais "il n'y a pas eu d'ordre officiel d'évacuation".
Dans la matinée, le porte-parole de la Défense civile de Gaza avait évoqué "un certain nombre d'arrestations et la présence de blindés aux abords de l'hôpital.
Selon le récit d'un témoin oculaire, qui se présente sous le nom d’Abou Abd al-Majid, "l'armée a encerclé l'hôpital avec des véhicules et a ouvert le feu". Il raconte que deux Palestiniens détenus par les Israéliens sont venus dire à tous les patients d'évacuer vers Gaza-ville.
Le Dr Faradina Soulistiyani était également présente. Cette chirurgienne indonésienne a témoigné depuis la ville de Gaza où elle a fui, qu'"il y a eu deux alertes pour que nous évacuions l'hôpital Kamal Adwan". Elle décrit aussi de lourds bombardements.
Elle faisait partie de l'équipe médicale d'urgence qui venait d'être déployée en début de semaine pour maintenir l'hôpital fonctionnel.
L'équipe avait été installée lors d'une mission de l'OMS, dont le chef Tedros Adhanom Ghebreyesus s'est félicité sur X, et au cours de laquelle 10.000 litres de carburant, 200 colis alimentaires, des unités de sang avaient notamment été livrés.
L'OMS a rapporté plusieurs attaques cette semaine sur l'hôpital Kamal Adwan, assurant que l'établissement de santé avait été la cible de tirs de drones à huit reprises jeudi, et que les réseaux d'oxygène, d'air comprimé et d'eau de l'hôpital avaient été endommagés.
Frappe sur un camp de réfugiés
La Défense civile de Gaza a, par ailleurs, annoncé, vendredi soir, la mort de 17 personnes tuées dans une frappe israélienne sur une maison du camp de réfugiés palestiniens de Nuseirat, dans le centre du petit territoire en guerre.
La frappe, survenue après la tombée de la nuit en début de soirée, a fait 17 morts et au moins 39 blessés, a indiqué Mahmoud Bassal, porte-parole de ces services de secours.
"La frappe a endommagé plusieurs maisons voisines", a indiqué M. Bassal, selon qui les opérations de sauvetages ne sont pas terminées.
D'après une source médicale à l'hôpital Al-Awda, situé à l'intérieur du camp, 14 corps, dont plusieurs déchiquetés, ont été admis à la morgue, parmi lesquels ceux d'"au moins trois enfants et deux femmes".
Au moins 44.612 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne meurtrière d'Israël sur l’enclave assiégée, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, jugées fiables par l'ONU.