Tandis que le conflit ne montre aucun signe de répit vingt semaines après son déclenchement, le plan d'"après-guerre" à Gaza présenté par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a été très largement critiqué, y compris par l'allié américain.
La situation humanitaire ne cesse d'empirer sur le territoire palestinien où le bureau de coordination de l'aide humanitaire (Ocha) a mis en garde samedi contre "une menace de famine de masse" faute d'approvisionnements suffisants en eau et nourriture.
Les opérations militaires israéliennes ont fait au moins 103 morts dans la nuit, a annoncé samedi le ministère de la Santé de Gaza.
Une délégation menée par le chef du Mossad (renseignements extérieurs israéliens), David Barnea, est arrivée la veille à Paris dans l'espoir de "débloquer" les pourparlers en vue d'une nouvelle trêve, selon un responsable israélien.
M. Barnea avait rencontré fin janvier à Paris ses homologues américain et égyptien et le Premier ministre du Qatar, afin de discuter d'un nouvel accord.
D'après une source du Hamas, le plan prévoyait alors une pause de six semaines dans les combats et la libération de 200 à 300 otages palestiniens en échange de 35 à 40 otages retenus par le Hamas.
Des pourparlers ont aussi eu lieu cette semaine en Egypte.
Lula persiste et signe
Jeudi soir, Benjamin Netanyahu a soumis au cabinet de sécurité de son gouvernement un plan qui prévoit notamment le maintien du "contrôle sécuritaire" d'Israël sur le territoire, une fois la guerre terminée.
Il a été immédiatement rejeté par les rivaux palestiniens, le Hamas à Gaza et l'Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée, mais aussi par les Etats-Unis, principal allié d'Israël.
En visite en Argentine, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a réaffirmé l'opposition de son pays à toute "réoccupation israélienne" de Gaza.
A Genève, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU a dénoncé vendredi dans un rapport "les violations grossières" des droits humains à Gaza "par toutes les parties" depuis le début de la guerre.
De son côté, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui avait récemment déclenché une crise diplomatique en comparant l'offensive israélienne à la Shoah, a persisté vendredi en accusant Israël de "génocide".
Ne "plus fermer les yeux"
En quatre mois et demi, la guerre a déplacé des centaines de milliers de Palestiniens et poussé environ 2,2 millions d'habitants, soit l'immense majorité de la population de la bande de Gaza, au bord de la famine, selon l'ONU.
"Nous ne pouvons plus fermer les yeux devant cette tragédie humaine", a averti l'agence des Nations unies pour le soutien des réfugiés palestiniens (Unrwa) sur le réseau social X.
L'inquiétude grandit chaque jour à Rafah où se massent au moins 1,4 million de personnes, la plupart ayant fui les combats, et cible prochaine d'une opération de grande envergure annoncée par l'armée israélienne.
L'aide, dont l'entrée est soumise au feu vert d'Israël, est toujours insuffisante et son acheminement vers le nord est difficile en raison des destructions et des combats.
Depuis une incursion transfrontalière du groupe palestinien Hamas le 7 octobre, tuant environ 1 200 personnes, l'offensive israélienne dans la bande de Gaza a fait plus de 29.000 morts et causé des destructions massives et des pénuries de produits de première nécessité.