Des Palestiniens pleurent leurs proches tués lors de frappes israéliennes, à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza. / Photo: Reuters (Reuters)

L'ONU estime que la population de la bande de Gaza est confrontée aux pires restrictions limitant l'aide humanitaire jamais enregistrées, s'inquiétant notamment de l'impact dévastateur de cette situation sur les enfants.

"Chaque jour, la situation des enfants empire", a déclaré James Elder, le porte-parole de l'agence des Nations unies pour l'enfance, l'Unicef.

De larges zones de la bande de Gaza ont été dévastées depuis le 7 octobre 2023. Tel Aviv a intensifié ses opérations dans le nord de l’enclave palestinienne, où des centaines de milliers de personnes sont prises au piège, selon les Nations unies.

"En août, la quantité d'aide humanitaire acheminée dans la bande de Gaza a été la plus faible depuis le début de la guerre", a ajouté M. Elder, précisant qu'il y a eu "plusieurs jours au cours de la semaine dernière [où] aucun camion n'a été autorisé à pénétrer".

"Nous assistons probablement aujourd'hui aux pires restrictions jamais connues en matière d'aide humanitaire", a-t-il dénoncé.

Au début de l'année, alors que les Nations unies craignaient une famine dans la bande de Gaza, il y a eu "une véritable pression pour ouvrir de nouveaux itinéraires et points d'accès", a souligné M. Elder.

Mais aujourd'hui, "la situation s'est complètement inversée", a-t-il expliqué, ajoutant que, depuis le mois de mai, "les points d'entrée ont été systématiquement bloqués".

Le nord de la bande de Gaza "n'a reçu aucune nourriture, ni aide alimentaire pendant tout le mois d'octobre", a-t-il déploré.

L'absence d'aide humanitaire, associée aux frappes incessantes et au fait qu'environ 85% de la bande de Gaza a fait l'objet d'un ordre d'évacuation sous une forme ou une autre, a rendu le territoire "totalement invivable", a déclaré M. Elder.

Malgré cette situation catastrophique, une deuxième phase de la campagne de vaccination contre la polio a débuté lundi.

Près de 9 000 doses ont été administrées dans le centre de Gaza au cours de la seule journée de lundi, a déclaré à la presse le porte-parole de l'OMS, Tarik Jasarevic, qui a exprimé l’espoir que des pauses humanitaires nécessaires seraient observées dans l'ensemble du territoire. Cette campagne a débuté après que la bande de Gaza a confirmé son premier cas de polio en 25 ans.

Comme la première, la deuxième phase sera divisée en trois temps, lors de pauses dans les combats : d'abord dans le centre de Gaza, puis dans le sud et enfin dans le nord du territoire, le plus difficile d'accès.

La semaine dernière, les Nations unies ont reconnu que la deuxième phase serait "plus compliquée" que lorsque les premières doses ont été administrées le mois dernier.

L'objectif est de fournir une deuxième dose à plus de 590 000 enfants de moins de 10 ans.

Agences