L'OMS a indiqué que leurs équipes ont vu '"un grand nombre de patients traumatisés et un nombre croissant de patients atteints de maladies chroniques exigeant un traitement". / Photo: AA (AA)

Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a rappelé que lorsque la guerre à Gaza a éclaté il y a plus d'un an, presque toutes les personnes déplacées par le conflit s'étaient réfugiées dans des bâtiments publics ou dans leur famille.

"Maintenant, 90 pour cent vivent dans des tentes", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au siège de l'OMS à Genève.

"Cela les rend vulnérables aux maladies respiratoires et autres, (tandis que) le froid, la pluie et les inondations devraient aggraver l'insécurité alimentaire et la malnutrition", a-t-il ajouté.

La situation est particulièrement désastreuse dans le nord de la région sous blocus israélien, où la famine menace selon une évaluation commanditée par l'ONU ce mois-ci.

L'OMS et ses partenaires ont conduit cette semaine une mission de trois jours dans le nord, visitant plus d'une douzaine d'établissements de santé.

M. Tedros a indiqué que son équipe avait vu "un grand nombre de patients traumatisés et un nombre croissant de patients atteints de maladies chroniques exigeant un traitement".

"Il y a une pénurie critique de médicaments essentiels", a-t-il déploré.

L'OMS "fait tout ce qu'elle peut -tout ce qu'Israël (lui) permet de faire- pour fournir des services de santé et apporter du matériel", a-t-il ajouté regrettant la marge de manœuvre limitée qui freine ses actions.

Rik Peeperkorn, représentant de l'OMS dans les Territoires palestiniens, dit espérer qu'une mission prévue samedi pourra se rendre dans les deux seuls hôpitaux encore en fonctionnement, même "minimal", dans le nord : Kamal Adwan et Al Awda.

"Ils ont besoin de tout", a insisté le responsable. Les hôpitaux manquent en particulier de carburant. Or, "sans carburant, il n'y n'a pas du tout d'opérations humanitaires".

Sur une note plus positive, M. Peeperkorn a relevé que l'OMS avait facilité, en début de semaine, l'évacuation médicale de 17 patients de Gaza vers la Jordanie, dont 12 doivent se rendre aux Etats-Unis pour y être soignés.

Ils font partie des près de 300 patients qui ont pu être acheminés pour traitement médical depuis qu'Israël a fermé le principal poste frontière de Gaza, Rafah, début mai, a-t-il noté.

Mais quelque 12.000 patients attendent actuellement à Gaza d'être évacués pour des raisons médicales, a-t-il affirmé, demandant des couloirs médicaux pour pouvoir sortir hors du territoire.

Frappe sur une tente

Jeudi soir, au moins quatre Palestiniens ont été tués et plusieurs autres, blessés lors d'une frappe aérienne israélienne visant une tente abritant des personnes déplacées à Khan Younis, dans le sud de Gaza.

Des avions israéliens ont ciblé une tente située derrière la mosquée Abu Matar, causant la mort de quatre personnes, dont un enfant, et en blessant plusieurs autres, a rapporté l'agence de presse officielle palestinienne WAFA.

Dans ce contexte, il convient de rappeler qu’Israël a lancé une guerre génocidaire contre la bande de Gaza, tuant près de 44 300 personnes, principalement des femmes et des enfants, et blessant plus de 104 700 personnes.

La semaine dernière, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Gaza.

Israël fait également l'objet d'une affaire de génocide devant la Cour internationale de Justice pour sa guerre meurtrière contre Gaza.

TRT Français et agences