En tant que médiateurs dans le conflit, "le Qatar, les Etats-Unis et l'Égypte appellent conjointement le Hamas et Israël à finaliser l'accord sur la base des principes énoncés par le président Joe Biden (...), qui regroupent les exigences de toutes les parties", ont affirmé les trois pays dans un communiqué conjoint.
Dans la bande de Gaza, les bombardements israéliens par air et terre ont continué de cibler la ville de Rafah (sud), devenue l'épicentre de la guerre acharnée menée par Israël depuis le 7 octobre dernier sur l’enclave assiégée.
- un plan en 3 phases -
Vendredi soir, M. Biden a annoncé une feuille de route proposée selon lui par Israël qui vise à parvenir, par étapes et sous conditions, à un cessez-le-feu permanent, et il a appelé le Hamas à l'accepter.
La première phase, a-t-il dit, serait un cessez-le-feu avec un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza pour une durée de six semaines.
L'arrêt des combats serait accompagné notamment de la libération de certains otages retenues par le Hamas et de la libération de Palestiniens détenus par Israël.
Les contours de la phase deux du plan seront négociés pendant le cessez-le-feu de six semaines, selon Biden. En cas de négociations concluantes, les combats s'arrêtent définitivement et tous les otages encore détenus à Gaza rentrent chez eux, soldats compris. Et les forces israéliennes se retirent complètement du territoire.
-Macron soutient la proposition des États-Unis”
“La guerre à Gaza doit cesser. Nous soutenons la proposition d'accord global des États-Unis”, a indiqué, samedi, le président français Emmanuel Macron. “Tout comme nous travaillons avec nos partenaires de la région sur la paix et la sécurité pour tous, a-t-il poursuivi. La libération des otages, un cessez-le-feu pérenne pour travailler à la paix et avancer sur la solution à deux États”.
- "La destruction du Hamas" -
Quelques heures après la déclaration du président américain, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a tenu à réaffirmer par deux fois les "conditions" d'Israël pour un cessez-le-feu permanent dans le cadre de ce plan : la "destruction" du Hamas, la "libération de tous les otages" et "l'assurance que Gaza ne posera plus de menace" à Israël.
Le Hamas a pour sa part affirmé qu'il considérait "positivement" la feuille de route annoncée par Biden, après avoir réitéré ses exigences d'un cessez-le-feu permanent et d'un retrait total israélien de Gaza avant tout accord, des conditions rejetées par Israël.
Netanyahu est lui pris entre deux feux. D'un côté, ses ministres d'extrême droite, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, ont menacé de quitter son gouvernement s'il allait de l'avant avec l'accord. De l'autre, des milliers d'Israéliens sont à nouveau descendus dans la rue pour réclamer la libération des otages.
La guerre israélienne sur Gaza a fait jusqu'à présent 36.379 morts, dont 95 ces dernières 24 heures, selon des données du ministère de la Santé de Gaza.
- "Les bombardements n'ont pas cessé" -
Malgré les protestations de la communauté internationale qui s'inquiète pour les civils à Rafah, l'armée israélienne, dont les forces ont progressé cette semaine jusqu'au centre de cette ville frontalière de l'Egypte, y ont poursuivi leur offensive.
Les opérations se concentrent dans l'ouest de la ville, dans le quartier de Tal al-Sultan, où des habitants ont signalé des raids aériens, des tirs de chars et des mouvements de véhicules militaires.
"Toute la nuit, les bombardements aériens et à l'artillerie n'ont pas cessé un instant dans l'ouest de Rafah", a témoigné à l'AFP un habitant.
Des tirs d'artillerie intenses ont également été signalés par des témoins dans l'est et le centre de Rafah, où l'armée a lancé son offensive le 7 mai afin, selon elle, de détruire les derniers bataillons du Hamas.
L'armée a dit y mener des "opérations ciblées" à Rafah. Ses soldats y "ont localisé de nombreuses armes et des ouvertures de tunnels souterrains".
- "Jabalia rayée de la carte" -
Depuis le début de l'offensive sur Rafah, un million de personnes ont fui vers la zone côtière surpeuplée d'al-Mawasi, plus à l'ouest. La vie est devenue "apocalyptique" dans certaines zones du sud de la bande de Gaza, s'est alarmée l'ONU.
Celle-ci met en garde contre un risque de famine dans le territoire palestinien, où la majorité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés, et affirme qu'il n'y a plus de lieu sûr à Gaza.
Ajoutant à la catastrophe humanitaire, le passage de Rafah avec l'Égypte, crucial pour l'entrée de l'aide internationale, est fermé depuis que les forces israéliennes en ont pris le contrôle du côté palestinien, le 7 mai.
Une réunion consacrée à ce passage est prévue, ce dimanche, en Égypte avec les États-Unis et Israël, selon un média égyptien.
Ailleurs dans le territoire palestinien, des habitants de retour dans le camp de Jabalia (nord) après la fin d'une nouvelle opération terrestre israélienne, ont dit être choqués par l'ampleur des destructions.
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