La Chambre des représentants a voté comme un seul homme l’interdiction d’utiliser les décomptes publiés chaque jour par les autorités palestiniennes pour décrire la guerre à Gaza. Les Républicains ont tous voté ce texte à part deux personnes. De plus, soixante-deux Démocrates ont soutenu cet amendement.
La députée du Michigan Rashida Tlaib a dénoncé ce vote. “Mes collègues veulent interdire aux officiels américains de citer le nombre de morts à Gaza. Alors laissez-moi les citer ici pour qu’ils soient enregistrés. Les derniers bilans sont les suivants : 37 718 personnes ont été tuées, dont 15 000 enfants, et 86 377 Palestiniens ont été blessés”. L’élue a accusé ses collègues d’être négationnistes : “Il y a tellement de racisme anti-palestinien dans cette salle que mes collègues ne veulent même pas reconnaître que les Palestiniens existent.”
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Tlaib: six enfants tués chaque heure à Gaza
“Le ministère de la Santé de Gaza est le ministère de la Santé du Hamas”, a déclaré le représentant Jared Moskowitz, qui a présenté l’amendement. ”L’objectif du Hamas est de vendre de la propagande au peuple américain, de vendre de la propagande au monde entier. Le Hamas n’est pas une source crédible”, a-t-il ajouté. “Depuis quand le Hamas est-il crédible ?”
L’argument utilisé est celui utilisé par Israël depuis le début de sa guerre à Gaza. Les chiffres publiés sont des chiffres qui émanent du ministère de la Santé à Gaza, tenu par le Hamas, dit Israël.
Le président américain, Joe Biden, a, d’ailleurs, plusieurs fois, mis en doute les chiffres publiés par les Palestiniens. Tel-Aviv accuse le Hamas de truquer ces chiffres même si l’administration palestinienne publie les noms des personnes décédées et les documents qui permettent de les identifier. Il faut ajouter que ce sont les seuls chiffres disponibles pour avoir une image de cette guerre.
Le mois dernier, l’Organisation mondiale de la santé a défendu les bilans publiés par les autorités palestiniennes, insistant sur le fait que les informations qu’ils avaient réunies corroboraient en grande partie les données publiées par le ministère de la Santé palestinien.