Les ministres des Affaires étrangères de la France et du Royaume-Uni, Stéphane Séjourné et David Lammy, se sont rendus ensemble en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, vendredi 16 août. Il s'agit de la première visite ministérielle franco-britannique dans la région depuis plus de dix ans.
Par voie d'un communiqué commun, les deux ministres ont exprimé leur "intérêt partagé pour la sécurité de l’État d’Israël et la stabilité de la région dans son ensemble". En tant que membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, ils ont déclaré avoir "le devoir de soutenir la fin de l’escalade actuelle du conflit et l’instauration d’une paix durable qui profite aux Israéliens, aux Palestiniens ainsi qu’à l’ensemble de la région".
La visite conjointe intervient dans un contexte de tensions croissantes au Proche-Orient, marqué par les bombardements continus d'Israël en Palestine et au sud du Liban, ainsi que les tensions persistantes avec l'Iran. Les deux ministres ont appelé toutes les parties impliquées à cesser les représailles et à désamorcer le conflit. "Le risque de voir le conflit s’étendre au Moyen-Orient n’a jamais été aussi grand et nous devons agir dès à présent pour le désamorcer", ont-ils averti.
Les diplomates ont également souligné l’importance d'une mise en œuvre complète de la Résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui appelle à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban. "Nous avons exhorté l’Iran et ses alliés à cesser leurs menaces d’attaque militaire contre Israël", ont-ils ajouté, réitérant l'importance de la stabilité dans cette région.
Stéphane Séjourné et David Lammy ont apporté leur "soutien total" aux efforts des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar pour négocier un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, ainsi que pour la libération des otages retenus par les groupes armés. "Il convient d’agir sans plus attendre et d’obtenir la libération des otages", ont-ils insisté, tout en exhortant vivement toutes les parties à "prendre leurs responsabilités".
En parallèle des appels à la désescalade, les deux ministres ont souligné l'urgence d'assurer la distribution sans entrave de l'aide humanitaire aux civils touchés par le conflit. "Il est urgent de permettre l’acheminement et la distribution sans entrave de l’aide humanitaire et d’assurer la protection des civils", ont-ils affirmé, en réponse aux préoccupations croissantes sur la crise humanitaire en cours à Gaza.
Sur le plan politique, les deux diplomates ont réaffirmé leur engagement en faveur d'une solution à deux États, estimant qu'elle reste "la seule voie possible pour parvenir à une paix juste et durable tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens". Ils ont fermement condamné les violences perpétrées par les colons israéliens en Cisjordanie, les qualifiant de menace non seulement pour la sécurité des deux peuples, mais également pour les efforts diplomatiques en cours. "Nous condamnons fermement les violences perpétrées par les colons en Cisjordanie, qui menacent la sécurité des Israéliens et des Palestiniens et risquent de compromettre les efforts diplomatiques en cours", ont-ils déclaré.
En marge de cette visite, les ministres des Affaires étrangères ont rencontré plusieurs acteurs clés du processus de paix, notamment le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, et le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, ainsi que le Premier ministre palestinien, Mohammad Mustafa.
Les bombardements israéliens sur la bande de Gaza se poursuivent depuis 10 mois. Plus de 40.000 Palestiniens, essentiellement des enfants et des femmes, ont été tués dans la guerre menée par Israël, et plus de 90.000 ont été blessés, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza.
Cette guerre se poursuit dans un contexte d'immenses destructions et de famine qui a déjà coûté la vie à un nombre considérable d'enfants et de personnes âgées. Israël continue sa guerre en faisant peu de cas d'une résolution de l'ONU exigeant la fin immédiate des hostilités et des décisions de la Cour internationale de Justice (CIJ) lui ordonnant de prendre des mesures pour prévenir un "génocide" et "améliorer la situation humanitaire" dans la bande de Gaza.