La nouvelle a été saluée par de nombreuses capitales et organisations internationales. Et des milliers de Palestiniens ont exulté à travers la bande de Gaza assiégée et dévastée par la guerre. / Photo: AA (AA)

Après plus d'un an de blocage, les négociations indirectes à Doha se sont accélérées à l'approche du départ de la Maison Blanche de Joe Biden, remplacé lundi par Donald Trump.

Elles ont abouti à l'officialisation mercredi soir d'un accord en trois phases prévoyant une trêve à partir de dimanche, la libération de 33 otages israéliens en échange d'un millier de prisonniers palestiniens, et une augmentation de l'aide humanitaire.

La nouvelle a été saluée par de nombreuses capitales et organisations internationales. Et des milliers de Palestiniens ont exulté à travers la bande de Gaza assiégée et dévastée par la guerre.

38 Palestiniens tués

Mais le gouvernement israélien lui-même n'a pas confirmé l'accord, et la Défense civile de Gaza a fait état de sept morts dans deux frappes israéliennes, quelques heures après l'annonce de la trêve.

Le bombardement d'une maison dans le quartier Rimal de Gaza-ville à fait cinq morts et plus de 10 blessés, a précisé la Défense civile dans un communiqué.

Dans le centre de la même ville, deux personnes sont mortes dans une frappe visant un immeuble, a ajouté la même source.

Mercredi soir, la Défense civile avait également fait état de 20 morts dans des frappes israéliennes dans trois frappes distinctes après l'annonce par le Qatar et les Etats-Unis d'un accord pour un cessez-le-feu dans le territoire.

Onze autres personnes ont été tués lors de bombardements sur les quartiers de Sheikh Radwan et Rimal, selon des sources médicales.

Les "derniers détails" sont encore en cours de finalisation, selon un communiqué publié dans la nuit par le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Il a cependant d'ores et déjà remercié Donald Trump et Joe Biden, dont les équipes ont étroitement collaboré sur le sujet, pour leur aide dans l'accord pour "la libération des otages".

Une réunion du conseil des ministres israéliens est attendue dans la journée de jeudi pour examiner l'accord et le valider, le chef du gouvernement disposant d'une majorité, malgré des dissensions.

Si le président israélien Isaac Herzog a salué un "bon choix", le ministre des Finances Bezalel Smotrich (extrême droite) a dénoncé un accord "dangereux" et précisé que les ministres de son parti voteraient contre.

Reconstruction

Les principaux éléments de l'accord ont été rendus publics par le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, dont le pays est l'un des médiateurs entre Israël et le Hamas, et Joe Biden.

Il prévoit une entrée en vigueur dimanche pour une première phase de six semaines comprenant un cessez-le-feu, la libération de 33 otages et un retrait israélien des zones densément peuplées.

La deuxième phase doit aussi permettre la libération des derniers otages et un retrait complet israélien de Gaza, a encore détaillé M. Biden. La troisième et dernière phase doit être consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages tués durant leur captivité.

"Un mécanisme de suivi pour surveiller l'application de l'accord sera mis en place au Caire et sera géré par l'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis", a précisé le Premier ministre du Qatar.

Joe Biden a assuré que l'accord se traduirait, dès sa première phase, par un cessez-le-feu "entier et total".

L'aide humanitaire doit augmenter pendant la première phase, qui doit permettre des négociations en vue d'arriver à la deuxième phase, à savoir "une fin définitive de la guerre", a-t-il ajouté.

Déjà minée par un blocus israélien imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage, la bande de Gaza assiégée a été ravagée par la guerre et la grande majorité de ses 2,4 millions d'habitants ont été déplacés et vivent dans des conditions particulièrement dures.

Au moins 46.707 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la l’offensive israélienne meurtrière à Gaza qui a aussi provoqué un désastre humanitaire, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

TRT Français et agences