"Le comportement des forces israéliennes a provoqué un niveau sans précédent de morts, de blessés, de famine et de maladies", dénonce le rapport / Photo: Reuters (Reuters)

Le nouveau rapport du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme détaille également un large éventail de violations du droit international, qui pour beaucoup pourraient être assimilées à des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et même à un "génocide".

"Le rapport montre que les civils de Gaza ont été les plus touchés par les attaques, notamment lors du +siège total+" de l'étroite bande de territoire par les forces israéliennes, a souligné l’ONU.

"Le comportement des forces israéliennes a provoqué un niveau sans précédent de morts, de blessés, de famine et de maladies", dénonce le rapport, qui condamne aussi "les manquements illégaux et persistants" du gouvernement israélien pour faciliter l'accès à l'aide humanitaire, la destruction d'infrastructures civiles et les déplacements massifs répétés de population.

L'ambassade d'Israël auprès de l'ONU à Genève a "catégoriquement" rejeté le rapport et ses "conclusions absurdes", dénonçant "l'obsession inhérente du Haut Commissariat aux droits de l'homme pour la diabolisation d'Israël".

Ajith Sunghay, responsable des activités du bureau des droits de l'homme de l'ONU dans les territoires palestiniens a évoqué une "dystopie de destruction et de dévastation où les survivants sont blessés, déplacés et affamés".

Le rapport aborde surtout la question controversée de la proportion de civils parmi le chiffre de près de 43.500 personnes tuées à Gaza fourni par le ministère de la Santé du territoire palestinien.

Faute d'accès suffisant, les agences de l'ONU s'appuient sur les bilans des morts fournis par les autorités de Gaza. Cela suscite de vives critiques de la part d'Israël, mais l'ONU et de nombreux pays jugent ces bilans fiables.

Sur environ 10.000 cas vérifiés pour un total de 34.500 personnes tuées entre novembre 2023 et avril 2024, "nous avons jusqu'à présent constaté que près de 70 pour cent étaient des enfants et des femmes", a déclaré M. Sunghay, soulignant la méthodologie rigoureuse de vérification du Haut-Commissariat, qui exige au moins trois sources distinctes.

"Nous pensons que cela est représentatif de la répartition du nombre total de morts. Une proportion similaire à celle donnée par les autorités de Gaza", a souligné Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat.

Parmi les décès vérifiés, 4.700 étaient des enfants et 2.461 étaient des femmes.

"Ce niveau sans précédent de morts et de blessés parmi les civils est une conséquence directe du non-respect des principes fondamentaux du droit international humanitaire", a accusé le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Volker Türk, dans un communiqué. "Tragiquement, ces violations documentées se poursuivent sans relâche, plus d'un an après le début de la guerre".

Le rapport publié vendredi souligne que les décès vérifiés reflètent largement la composition démographique de la population générale de Gaza, plus que celle des combattants.

TRT Français et agences