Les équipes de sauvetage effectuant des recherches après qu'une attaque israélienne ait frappé la maison appartenant à la famille Al Nadi dans le quartier al-Daraj à Gaza / Photo: AA (AA)

La plus haute juridiction de l'ONU - dont les décisions sont juridiquement contraignantes mais qui manque de mécanismes pour les mettre en œuvre-, a aussi ordonné à Israël de maintenir ouvert le passage de Rafah, essentiel à l'entrée de l'aide humanitaire mais fermé après le lancement de son opération terrestre début mai.

Le Hamas a salué la décision de la CIJ tout en déplorant qu'elle se limite "seulement à Rafah".

Dans la foulée de la décision, vendredi, de la CIJ, les bombardements israéliens se sont poursuivis dans la bande de Gaza.

Tôt ce samedi, des témoins palestiniens et des journalistes ont fait état de frappes israéliennes à Rafah (sud), ville à la lisière de l'Egypte, mais aussi à Deir al-Balah (centre).

Pourparlers à Paris

Saisie par l'Afrique du Sud qui accuse Israël de "génocide", la Cour a non seulement ordonné un cessez-le-feu immédiat à Rafah, l'ouverture du poste-frontière éponyme pour permettre l'entrée de l'aide humanitaire, mais aussi la "libération immédiate et inconditionnelle" des otages retenus par le Hamas à Gaza.

Plus tôt dans la semaine, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) avait demandé l'émission de mandats d'arrêt contre des dirigeants du Hamas et israéliens, parmi lesquels Benjamin Netanyahu.

Si le gouvernement israélien a fustigé l'annonce du procureur, il a néanmoins ordonné à ses négociateurs de "retourner à la table des négociations pour obtenir le retour des otages", selon un haut responsable.

Le chef de la CIA, William Burns, est attendu à Paris vendredi ou samedi pour tenter de relancer les pourparlers sur une trêve à Gaza.

Le président français Emmanuel Macron a reçu, vendredi, le Premier ministre du Qatar et les ministres saoudien, égyptien et jordanien des Affaires étrangères "pour faire pression en faveur d'un cessez-le-feu", selon Le Caire.

D’après la présidence française, les dirigeants ont discuté, à l'Elysée, de la mise en œuvre de la "solutions à deux Etats", soit un Etat de Palestine viable aux côtés d'Israël. L'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont annoncé récemment reconnaître l'Etat de Palestine.

Situation alarmante

Les dirigeants ont, également, évoqué "l'ensemble des leviers qui pouvaient être activés afin d'obtenir la réouverture de tous les points de passage" vers ce territoire palestinien et examiné comment "augmenter et approfondir leur coopération en matière d'aide humanitaire".

En parallèle, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s'est entretenu avec Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, des nouveaux efforts pour en arriver à un cessez-le-feu et rouvrir le "plus tôt possible" le terminal de Rafah, a indiqué Washington.

La situation sécuritaire et humanitaire dans le territoire demeure alarmante avec un risque de famine, des hôpitaux hors service et environ 800.000 personnes, selon l'ONU, qui ont fui Rafah ces deux dernières semaines.

"Nous sommes à un moment charnière", a résumé dans la nuit le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths. "Les travailleurs humanitaires et le personnel des Nations unies doivent pouvoir effectuer leur travail en toute sécurité (...) à l'heure où la population de Gaza s'enfonce dans la famine".

Dans ce contexte, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, s'est engagé, dans un échange téléphonique avec Joe Biden, à "laisser passer l'aide humanitaire" de l'ONU pour Gaza via le point de passage israélien de Kerem Shalom, selon la Maison Blanche.

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