Un bus transportant des détenus palestiniens libérés est arrivé à Ramallah, où les ex-prisonniers ont été accueillis par une foule en liesse. / Photo: Reuters (Reuters)

Après plusieurs jours de retard, Israël a libéré les 642 détenus palestiniens restants qui devaient être libérés dans le cadre de la première phase de l’accord de cessez-le-feu.

En Cisjordanie occupée, des dizaines de détenus qui purgeaient des peines de prison à perpétuité et de longues peines ont retrouvé leurs familles.

Un bus transportant des détenus palestiniens libérés est arrivé à Ramallah, où les ex-prisonniers ont été accueillis par une foule en liesse.

Portant le traditionnel keffieh et des vestes pour couvrir leurs uniformes de prison, les prisonniers libérés sont descendus du bus devant une foule compacte qui les a acclamés, avant de se soumettre à un rapide bilan de santé.

Des sources de sécurité et des témoins ont par ailleurs fait état de l'arrivée de centaines de prisonniers à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Israël en a expulsé 97 autres vers l’Égypte.

Quatre dépouilles arrivées en Israël

Israël a de son côté confirmé avoir réceptionné les cercueils de quatre otages tombés et indiqué avoir entamé le processus d'identification.

Il s'agit du dernier échange prévu dans le cadre de la première phase de la trêve négociée via la médiation de trois pays -- Qatar, Egypte, Etats-Unis -- et entrée en vigueur le 19 janvier dans la bande de Gaza après quinze mois de guerre.

Mercredi, un accord a été conclu pour pouvoir régler la question du retard dans la libération des prisonniers palestiniens.

Samedi, alors que les bus transportant les détenus avaient effectivement quitté la prison Ofer, les autorités israéliennes avaient décidé de suspendre l’opération, en signe de protestation contre les cérémonies de remise des otages organisées par le Hamas.

Le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait exigé que la remise se fasse "sans cérémonies du Hamas", contrairement aux précédents échanges.

La première phase de la trêve doit s'achever le 1er mars. En incluant les restitutions de la nuit, elle a permis le retour en Israël de 33 otages, dont huit décédés. Environ 1.700 Palestiniens ont été libérés.

Pas de "fausses excuses"

Le Hamas a confirmé jeudi avoir réceptionné "600" prisonniers et estimé qu'Israël n'avait désormais "pas d'autre choix" que d'entamer des négociations pour la deuxième phase du cessez-le-feu.

"Il n'a pas d'autre choix que de démarrer des négociations pour la deuxième phase", a jugé le mouvement palestinien dans un communiqué, assurant avoir fait en sorte qu'Israël ne puisse pas avoir de "fausses excuses" pour faire échouer le processus.

Selon les médias israéliens, les quatre otages dont les corps devaient être restitués sont Ohad Yahalomi, Tsachi Idan, Itzik Elgarat et Shlomo Mansour, confirmant ainsi les identités publiées plus tôt par le Hamas.

"Beaucoup de progrès"

L'incertitude pèse sur la suite du cessez-le-feu: les termes de la deuxième étape, censée débuter le 2 mars et déboucher sur la fin définitive de la guerre et la libération de tous les otages encore retenus à Gaza, n'ont toujours pas été négociés.

Mercredi encore, l'armée israélienne a indiqué avoir frappé des postes de lancement de projectiles à Gaza, après avoir identifié plus tôt un tir, retombé dans le territoire palestinien.

Mardi soir, l'émissaire du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a cependant fait état de "beaucoup de progrès" en vue d'une reprise des pourparlers. Il a annoncé qu'Israël envoyait une équipe de négociateurs "soit à Doha soit au Caire, où les négociations vont commencer".

Israël n'a pas confirmé cette information.

Le Hamas s'était auparavant dit prêt à remettre à Israël tous les otages restants "en une seule fois" durant cette deuxième phase.

Avant l'échange de la nuit, sur les 251 otages enlevés le 7-Octobre en Israël, 62 étaient toujours retenus à Gaza, dont 35 morts, selon l'armée israélienne.

L'offensive israélienne menée à Gaza a tué au moins 48.319 Palestiniens, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé de l’enclave assiégée, jugées fiables par l'ONU.


TRT Français et agences