Le nord de Gaza a été frappé par l’une des attaques les plus meurtrières de ces dernières semaines. Une frappe aérienne israélienne a détruit un bloc résidentiel entier à proximité de l’hôpital Kamal Adwan, situé à Beit Lahiya, tuant sur son passage au moins 66 personnes.
Cette région continue de subir une vague de violences meurtrières alors qu’Israël intensifie ses attaques dans l’enclave palestinienne assiégée.
95 Palestiniens tués à Gaza
Mercredi soir, 95 Palestiniens ont été tués lors de trois vagues de frappes israéliennes ciblant Beit Lahiya, le quartier Sheikh Radwan et Al-Mawasi à Gaza. Parmi les victimes figure un grand nombre de femmes et d’enfants, selon des sources médicales locales.
À Beit Lahiya, la frappe aérienne a détruit tout un bloc résidentiel proche de l’hôpital Kamal Adwan, causant la mort de 66 Palestiniens.
Dr Hussam Abu Safia, directeur de cet hôpital, a décrit une situation catastrophique : “Un très grand nombre de blessés sont arrivés, et il y a encore des corps suspendus aux murs et aux plafonds. La plupart des victimes ont été surprises par l’attaque dans leur sommeil ”.
Les équipes médicales, déjà submergées par un manque de ressources, peinent à gérer l’afflux massif de blessés. Le personnel est mobilisé sur le terrain pour récupérer des corps sous les décombres, rassembler des restes humains et secourir les survivants, faute d’ambulances et d’équipements adéquats.
Dans le quartier Sheikh Radwan, une autre attaque israélienne a fait 22 morts, dont 10 enfants, tandis qu'à Al-Mawasi, au sud de Gaza, sept Palestiniens, dont un enfant, ont également été tués.
Le nord de Gaza est soumis à un siège israélien strict. Les équipes de défense civile ne peuvent intervenir dans les zones bombardées, laissant les habitants, désœuvrés, sans aide immédiate face à la destruction.
Le blocus aggrave la crise humanitaire. Seules sept boulangeries gérées par des ONG fonctionnent encore, mais elles risquent de fermer faute de farine et de carburant. L’ONU avertit que cette situation pourrait bientôt entraîner une famine généralisée.
En Cisjordanie occupée, les violences continuent également. Deux Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes dans le village de Kafr Dan, tandis qu’un autre a été abattu dans le camp de réfugiés d’Ein Beit el-Ma, près de Naplouse.
Le conflit, qui s’intensifie de jour en jour, condamne des centaines de civils à rester pris au piège, sans aide, et face à une tragédie humanitaire croissante.
Livraisons d’armes
Le Sénat américain a rejeté un projet de loi visant à bloquer la livraison d’armes à Israël, notamment des munitions de tanks et des kits de bombes intelligentes.
Ce vote intervient après que les États-Unis ont opposé leur veto à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza.
L'initiative a été lancée par le sénateur indépendant Bernie Sanders, qui a dénoncé la "guerre totale menée par le gouvernement extrémiste" du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "contre le peuple palestinien".
Lors d'un discours passionné dans l'hémicycle du Sénat américain, l'élu de gauche a évoqué les "millions de personnes extrêmement pauvres à Gaza, chassées de leurs maisons" et les "milliers d'enfants souffrant aujourd'hui de famine et de malnutrition".
"Les Etats-Unis sont complices de toutes ces atrocités. Nous finançons ces atrocités et cette complicité doit cesser", a-t-il exhorté.
Durant son discours, Bernie Sanders a directement pris certains de ses collègues à partie.
"Nombre d'entre vous viennent parler ici des droits humains et de ce qu’il se passe dans le monde, mais je veux vous dire que plus personne ne vous prendra au sérieux", a-t-il affirmé.
"On vous dira ’vous vous inquiétez de la Chine, de la Russie et de l'Iran. Et bien pourquoi financez vous la famine des enfants à Gaza ?’".
Le projet de loi qui a fait l'objet d'un vote mercredi aurait empêché le Pentagone d'envoyer une nouvelle enveloppe de 20 milliards de dollars à Israël.
Le texte n’a pu être adopté, un grand nombre d'élus affichant un soutien indéfectible à Israël.
Les opérations israéliennes dans le territoire palestinien ont fait 43.985 morts, en majorité des civils, selon le dernier bilan communiqué mercredi.