Les premiers bombardements sont intervenus jeudi quelques heures après l'appel de l'Assemblée générale de l'ONU à New York à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel dans la bande de Gaza, un appel symbolique rejeté par Israël et les Etats-Unis, mais jugé "crucial" par l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
Tôt jeudi matin, sept agents de sécurité ont été tués dans une frappe à Rafah, cinq autres dans une frappe à Khan Younès, deux villes du sud du territoire, a déclaré le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal.
"Les camions transportant de la farine étaient en route pour des entrepôts de l'Unrwa", a-t-il dit.
Des témoins ont ensuite affirmé que plusieurs habitants de ces zones avaient pillé la farine du convoi après les frappes.
En fin d'après-midi, l'armée israélienne a publié un nouvel appel à évacuer concernant cinq "zones" dans la ville de Gaza, au nord.
Dans d'autres frappes tôt jeudi, des avions de chasse israéliens ont pris pour cible deux maisons près du camp de réfugiés de Nousseirat (centre) et dans la ville de Gaza, a indiqué M. Bassal.
"Quinze morts parmi lesquels au moins six enfants et plus de 17 blessés ont été retrouvés à la suite du bombardement israélien" d'un bâtiment abritant des personnes déplacées près de Nousseirat, a-t-il dit. Les corps de six autres personnes tuées dans la frappe sur un appartement de Gaza-ville ont été transportés à l'hôpital, ainsi que de nombreux blessés.
"Incident grave"
Dans la soirée, M. Bassal a déclaré qu'une frappe avait visé une maison du camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, dans laquelle se trouvaient de nombreux déplacés. "Il y a au moins 25 martyrs et 50 blessés", a-t-il dit.
Depuis plusieurs semaines, l'armée israélienne mène une opération meurtrière dans le nord de la bande de Gaza.
Dans la nuit de mardi à mercredi, au moins 22 personnes parmi lesquelles des femmes et enfants ont été tuées dans une autre frappe israélienne dans le nord, selon la Défense civile.
A Deir al-Balah, dans le centre, un témoin, Bassam Al-Habasha, a aussi fait part jeudi à aux journalistes d'une frappe israélienne dans la nuit dans laquelle il a perdu des proches.
Selon lui, "toute la famille a été anéantie. Deux petites filles ont survécu, dont l'une a été amputée d'une jambe". "Nous appelons les peuples libres du monde (...) à mettre fin à ces massacres quotidiens", implore-t-il.
L'ONU décrit une situation humanitaire et sanitaire "catastrophique" dans la bande de Gaza.
Mardi, l'Unrwa a annoncé être parvenu à livrer de la nourriture à "près de 200.000 personnes dans le sud et le centre" du territoire, "en reprenant l'acheminement par le point de passage de Kerem Shalom", suspendu depuis fin novembre.
Mais jeudi, elle a déclaré qu'un "incident grave" avait fait qu'un seul camion sur un convoi de 70 circulant le long de la frontière sud de la bande de Gaza était arrivé à destination.
L'agence n'a pas fourni de détails sur l'incident mais a appelé "toutes les parties à garantir des livraisons d'aide sûres, sans entrave ni interruption".
L'offensive israélienne a fait 44.835 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les dernières données jeudi du ministère de la Santé de Gaza, jugées fiables par l'ONU.