Dans la nuit de vendredi à samedi, les forces israéliennes ont bombardé le nord et le sud de Gaza, notamment le secteur de Khan Yunis (sud), nouvel épicentre des combats au sol et des raids aériens, après une première phase de la guerre concentrée dans le nord du territoire.
Tôt, samedi, le ministère de la Santé de Gaza avait fait état d'au moins 90 morts dans des "attaques" israéliennes au cours de la nuit.
"Aujourd'hui, à Gaza, quasiment tout est détruit et ce qui ne l'est pas est surpeuplé (...) On opère avec le minimum de médication pour être sûrs de ne pas [en] manquer", a témoigné Enrico Vallaperta, spécialiste de la médecine de guerre et qui rentrait d'une mission de plusieurs semaines à Gaza pour Médecins sans frontières (MSF).
Les familles des captifs israéliens disent avoir perdu confiance en Netanyahu
Les familles des captifs israéliens détenus dans la bande de Gaza assiégée ont déclaré qu'elles n'avaient plus confiance dans le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour obtenir le retour des captifs. Et ce, lors d’un sit-in qu’elles ont observé dans la nuit devant la résidence privée de Netanyahu à Césarée, au nord de Tel-Aviv, pour réclamer un accord favorisant la libération des personnes toujours captives, ont rapporté les médias israéliens.
Selon la chaîne publique israélienne KAN11, ces familles ont souligné qu'elles mèneront leurs propres initiatives. Elles n'ont toutefois pas précisé ce que cela sous-tendait.
L'ancien chef de l'agence de renseignement Mossad, Tamir Pardo, s'est joint aux appels d'anciens responsables de la sécurité qui demandent au gouvernement de prendre des mesures pour libérer les captifs. Il a déclaré à la KAN11 que le fait de terminer la guerre contre Gaza avec les otages tués signifiait qu'Israël perdait pour la première fois.
"En enfer"
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) déplore, elle, des "conditions de vie inhumaines" dans l’enclave, dont les 2,4 millions d'habitants manquent de tout y compris de télécoms.
Vendredi soir, l'opérateur palestinien Paltel a toutefois annoncé un "retour progressif" des services téléphoniques et d'internet après une semaine de coupure quasi-totale, la plus longue depuis le début de la guerre.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, 24.762 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents ont été tuées et 62.108 blessées dans les opérations israéliennes.
Près de 20.000 bébés sont nés "en enfer" à Gaza depuis le début de l'offensive israélienne contre le territoire palestinien, a révélé, vendredi, l'Unicef tandis que l'ONU-Femmes s'inquiétait du nombre de "femmes et d'enfants" tués, disant craindre à ce propos, un "trauma générationnel".
Biden vs. Netanyahu
Le président américain Joe Biden s’est entretenu avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur le futur de la solution à "deux Etats", un Etat palestinien viable aux côtés d'Israël, a rapporté la Maison Blanche.
Le président américain "croit toujours à la perspective et à la possibilité" d'un Etat palestinien, mais "reconnaît qu'il faudra beaucoup de travail pour en arriver là", a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, après ce premier entretien Biden-Netanyahu depuis le 23 décembre.
Benjamin Netanyahu a déclaré lors d'une conférence de presse qu'il avait dit à Washington être opposé à tout Etat palestinien qui ne garantirait pas la sécurité d'Israël.
"Israël doit avoir le contrôle de la sécurité sur l'ensemble du territoire situé à l'ouest du Jourdain. Il s'agit d'une condition nécessaire, qui est en contradiction avec l'idée de souveraineté (palestinienne)", a-t-il annoncé, jeudi.
Les Palestiniens ont aussitôt fustigé ces déclarations et Washington a fait état au grand jour d'un différend avec son allié sur cette question au cœur, non seulement du conflit, mais des scénarios d'après-guerre dans la bande de Gaza.
Principal allié d'Israël et soutien clé dans sa guerre contre Gaza, les Etats-Unis ont appelé ces dernières semaines l'armée israélienne à réduire le nombre des victimes civiles dans ses opérations et réitéré leur appui à la création d'un Etat palestinien, sujet au centre de dissensions avec le gouvernement du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.