Marine Tondelier, secrétaire nationale du parti Les Ecologistes (Les Verts), et Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste français, assistent à une manifestation contre l'extrême droite. / Photo: Reuters (Reuters)

Depuis 18 heures dimanche, tous les candidats à l'un des 577 sièges de députés se sont enregistrés. Place maintenant aux réunions de terrain, à l'envoi de la propagande électorale et aux spots à la télévision.

Dans la foulée de sa victoire aux élections européennes du 9 juin, le Rassemblement national (RN, extrême droite) aborde cette campagne en tête des sondages qui lui donnent autour de 30% des voix.

A 28 ans, le président du RN Jordan Bardella vise le poste de Premier ministre. La dirigeante du parti Marine Le Pen veut garder la présidence du groupe à l'Assemblée nationale et a déclaré qu'elle ne demanderait pas la démission du président Emmanuel Macron en cas de victoire de son camp.

Le RN avait créé un premier séisme dans la campagne en s'alliant avec le président du parti de la droite traditionnelle Les Républicains (LR) Eric Ciotti.

Si M. Ciotti n'a pas été suivi par les cadres LR - à l'exception d'une députée et du président du mouvement de jeunesse du parti - il a indiqué dimanche soir avoir 62 candidats "du rassemblement des droites" soutenu par le RN.

Et en dépit de son hostilité au RN, le chef du parti d'extrême droite Reconquête Eric Zemmour a annoncé qu'il ne présentera pas de candidat dans près de la moitié des circonscriptions pour favoriser "les artisans de l'union nationale" comme Eric Ciotti.

"Nouveau Front populaire"

En deuxième position, avec 25% des intentions de vote, la gauche a réussi le tour de force de surmonter en quelques jours des mois de divisions sous la bannière "Nouveau Front populaire". Ses leaders doivent tenir un premier rassemblement lundi soir à Montreuil, en banlieue parisienne.

Mais, à peine formée, cette alliance fragile et très hétérogène a traversé sa première tempête avec le refus du parti de gauche radicale La France Insoumise (LFI) d'investir plusieurs figures historiques critiques de la ligne du leader Jean-Luc Mélenchon, comme Alexis Corbière, qui ont décidé cependant de maintenir leurs candidatures.

Et certains postulants retenus par le mouvement de la gauche radicale suscitent de vives critiques. Comme l'antifa Raphaël Arnault, dont le nom figure dans le fichier policier "S" qui recense les individus potentiellement dangereux pour la sécurité nationale, dans le Vaucluse (sud-est).

Le programme économique du Nouveau Front populaire (salaire minimum à 1.600 euros net contre un peu moins de 1.400 euros actuellement, abandon de la réforme des retraites, indexation des salaires sur l'inflation, etc.) est attaqué par la majorité qui le qualifie, comme le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, de "désastre".

Limiter la casse

Le Premier ministre Gabriel Attal, qui mène la campagne, a toutefois lui aussi annoncé des mesures de pouvoir d'achat, comme une baisse des factures d'électricité.

Sonnée par l'annonce surprise d'élections anticipées et distancée dans les sondages autour de 20% des intentions de vote, la majorité est menacée d'arriver en troisième position dans nombre de circonscriptions derrière le RN et la gauche.

Pour éviter cela, elle a décidé de ne pas présenter de candidat dans une vingtaine de circonscriptions détenues par des élus de droite, de gauche ou du groupe indépendant Liot, jugés constructifs.

A gauche, l'ancien président François Hollande, qui a créé la surprise en annonçant sa candidature en Corrèze (centre), n'a pas d'adversaire de la majorité.

De son côté, la branche LR anti-Ciotti, qui tente de maintenir sa voix, a annoncé dimanche soir avoir investi "près de 400 candidats".

La crainte de voir arriver l'extrême droite au pouvoir s'est invitée jusqu'à l'Euro de football en Allemagne.

Après la prise de position de l'attaquant Marcus Thuram contre le RN, le capitaine de l'équipe de France Kylian Mbappé a déclaré dimanche être "contre les extrêmes" et appelé "les jeunes à aller voter".

AFP