"Dans le cadre de l'information judiciaire ouverte le 12 février 2020 contre X par le parquet de Nanterre, complétée par un réquisitoire supplétif en date de juillet 2021, le juge d'instruction saisi a délivré ce jour cinq mandats d'arrêt à diffusion internationale contre monsieur Carlos Ghosn et les propriétaires actuels ou ex-dirigeants de la société omanaise SBA (Souhail Bahouan Automobile), distributeur de véhicules à Oman", ont fait savoir les services du parquet de Nanterre, confirmant une information du Wall Street Journal.
Outre les flux financiers suspects entre Renault et le distributeur de véhicules omanais SBA, l'enquête du parquet de Nanterre porte également sur les soupçons selon lesquels Carlos Ghosn aurait en connaissance de cause utilisé les ressources du groupe automobile à des fins privées, pour des montants de plusieurs millions d'euros.
Carlos Ghosn a déclaré dans une interview sur BFM TV que cette décision de justice revêtait "un timing surprenant" dans une période "politiquement chargée".
"Je suis présumé innocent comme le veut la loi française", a-t-il souligné sur BFM TV. "Le secret de l'instruction est bafoué depuis le début de cette affaire", a-t-il ajouté.
Interrogé à ce sujet vendredi sur France Inter, le chef de l'Etat Emmanuel Macron, en lice pour un second quinquennat lors du second tour de la présidentielle dimanche, a refusé de commenter cette information, déclarant simplement qu'"il faut que la justice puisse faire son travail, avec tout le monde".
L'ancien patron de Renault-Nissan se trouve au Liban depuis qu'il a fui en décembre 2019 le Japon, où il devait être jugé pour malversations financières.
Carlos Ghosn, qui dispose des nationalités brésilienne, française et libanaise, est peu susceptible d'être extradé par les autorités de Beyrouth.
Au Liban comme en France l'extradition repose sur le principe de la non-remise d'un citoyen présent sur son sol par son propre gouvernement.