La juge des référés du tribunal administratif de Bastia a suspendu l'arrêté municipal de la commune de Lecci, en Corse-du-Sud, qui interdisait le port du burkini sur ses plages. Cette décision a été prise en réponse à un recours déposé par la Ligue des Droits de l’Homme.
Selon l'information rapportée par Le Parisien, le tribunal a déclaré que l'arrêté du maire de Lecci, Don Georges Gianni, portait "une atteinte grave et illégale" à plusieurs libertés fondamentales, dont la liberté de conscience et la liberté d’aller et venir. Le tribunal a également jugé que les motifs invoqués par la commune, comme la menace terroriste ou le maintien de l'état d'urgence, ne justifiaient pas une telle restriction.
Ce n'est pas le premier arrêté anti-burkini pris en Corse
Cette décision intervient alors que la préfecture de Corse avait déjà demandé l’annulation de cet arrêté, ainsi que celui de Zonza, une autre commune ayant pris une mesure similaire. La préfecture avait estimé que ces décisions ne reposaient sur "aucun événement récent légitimant leur mise en place".
Ces mesures rappellent fortement l'incident de Sisco en 2016, où une rixe autour du port de burkinis avait conduit à l'émission d'un arrêté similaire, finalement validé par la justice en raison de troubles avérés.
La justice retoque les arrêtés anti-burkini
À la suite de cet incident, plusieurs villes côtières en France avaient adopté des arrêtés interdisant le port du burkini. Toutefois, le Conseil d'État avait annulé ces nombreuses interdictions, sauf dans la commune de Sisco.
En France, le débat autour du burkini reste un sujet sensible entre liberté vestimentaire et respect de la laïcité, notamment en période estivale où l'attention politico-médiatique se focalise régulièrement autour de ce vêtement de bain.