Le parquet de Bobigny, en région parisienne, a demandé le renvoi devant un tribunal de Mélanie Boulanger, la maire socialiste de Canteleu, une localité d'environ 15.000 habitants située près de Rouen dans l'ouest de la France, ainsi que son adjoint et dix-sept autres suspects, selon le quotidien.
Mme Boulanger est soupçonnée d'avoir "volontairement différé l'installation de caméras de vidéosurveillance afin de ne pas entraver le trafic de stupéfiants" tenu par une famille à Canteleu, qui générait d'énormes bénéfices, selon la vice-procureure à Bobigny, citée par journal.
"Si ses déclarations et les documents qu'elle fournit montrent que, publiquement, celle-ci tentait de lutter contre les trafics de stupéfiants sur sa commune, les investigations ont démontré que parallèlement, elle +travaillait avec" cette famille "en leur fournissant des informations essentielles à la pérennité et au développement de leur trafic de stupéfiants", poursuit le parquet.
Figure du parti socialiste rouennais, dont elle fut la tête de liste avec les écologistes aux élections régionales de 2021, la maire avait été inculpée avec son adjoint pour complicité de trafic de stupéfiants en avril 2022.
Ils avaient été placés en garde à vue le 8 octobre 2021 lors d'un coup de filet anti-stupéfiants, puis remis en liberté le lendemain. Au total, dix-neuf personnes avaient été placées en garde à vue dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en septembre 2019 pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs et menée par un juge de Bobigny.
Mélanie Boulanger avait alors affirmé n'avoir "aucun lien" avec les trafiquants de drogue de sa commune, dont elle est maire depuis 2014.
"Ils ont essayé plusieurs fois d'entrer en contact avec moi par personne interposée. Je suis une élue de terrain. On m'appelle, je réponds. Ils ne m'ont évidemment jamais appelée eux-mêmes", avait indiqué la maire.