Le projet messin est porté par l'Association de la grande mosquée centre cultuel, un regroupement d’associations de la communauté musulmane de Metz. Cette mosquée pourra accueillir 4 000 fidèles.
Le projet coûte 15 millions d’euros et est financé en quasi-totalité par les dons des fidèles. Les travaux ont commencé en 2021 et la ville avait jusqu’ici loué un terrain pour une somme symbolique afin de permettre le lancement des travaux.
Une subvention pour une mosquée est possible
La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat n’autorise pas le financement des édifices religieux mais l’Alsace et la Moselle étaient allemandes en 1905 et, particularité historique, cette région est régie par le concordat signé par Napoléon avec les principales religions françaises de l’époque. Ainsi, les villes financent, par exemple, l’entretien de bâtiments de culte (églises, synagogues et temples) ainsi que la construction de nouvelles structures. C’est l’un des arguments du maire de Metz, François Grosdidier. "Nous avons cofinancé la construction de l'église Sainte-Thérèse, de Sainte-Bernadette aux Quatre-Bornes... Donc il y a une jurisprudence !"
Le concordat en Moselle et en Alsace
En 2021, la capitale alsacienne, Strasbourg avait voté une subvention similaire pour le projet de mosquée Eyup Sultan avant de retirer cette subvention devant le tollé provoqué. Même Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur y était allé d’un tweet désapprobateur.
Metz pourrait connaître les mêmes déboires. Les élus municipaux du Rassemblement national ont déjà dénoncé une “opération communautariste”. L’Association des familles laïques de Moselle a, elle, saisi la justice en référé pour s’assurer que l’association qui porte le projet de mosquée a bien rempli les obligations de la loi sur le séparatisme.
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