Les Padhue, les médecins étrangers, ont écrit au gouvernement et au président de la République pour dénoncer leurs conditions de travail. Ils travaillent avec des contrats de six mois, et sont moins payés que leurs collègues français.
Les Padhue sont désignés par un acronyme qui fait penser à un doudou d’enfant, mais les praticiens à diplôme hors Union européenne n'ont pas une vie faite de douceur. Ils dénoncent aujourd’hui leurs conditions de travail au rabais. Ils sont 5 000 à travailler dans nos hôpitaux mais sont trois à quatre fois moins bien payés que leurs confrères français, leurs contrats sont des contrats de six mois, ils ne sont que très peu à être régularisés et doivent passer des évaluations sur les connaissances de manière très régulière. Leur vie est donc faite de court terme et d’incertitude.
Les signataires de la lettre estiment donc que le statut du Padhue doit être revu. Ils dénoncent des dysfonctionnements graves, et selon eux, "il est urgent d’en finir avec ces examens aux quotas discutables, qui ne font que perpétuer des injustices au détriment de la qualité des soins".
Sur France Info, Abdelhalim Bensaïdi, diabétologue à Nanterre depuis six ans précise ce qu’ils attendent. “Ce que nous voulons, c'est avoir un contrat pérenne qui nous permette de continuer à exercer, d'avoir une visibilité sur le futur, de pouvoir entamer des projets. Certains vivent en France depuis cinq, six ou dix ans et ce qu'ils veulent, c'est avoir une sérénité quand ils rentrent dans le service et ne pas dépendre toujours des gens et des contrats".
4 000 postes ouverts en 2024
Gabriel Attal, quand il était Premier ministre, avait annoncé en janvier 2024 la régularisation des médecins étrangers, mais cette annonce est restée sans lendemain.
Le gouvernement a répondu à sa façon aux besoins. Environ 4 000 postes ont été ouverts fin 2024, soit 1 300 postes supplémentaires par rapport à 2023. Le ministère de la Santé ajoute que 3 235 candidats ont été admis au concours sur liste principale, soit une augmentation de près de 50% par rapport à 2023.
Le ministre de la Santé promet des concertations rapidement pour réformer les tests de compétences avant les épreuves de 2025.