Après la révocation du contrat d'association de l'État avec le lycée Averroès de Lille, un autre établissement musulman, le collège Avicenne de Nice, est dans le viseur de la France.
La nouvelle ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, a annoncé son intention de fermer le collège Avicenne, un établissement privé musulman hors contrat, citant un "problème de financement opaque", sans fournir de détails précis. Une nouvelle apprise "sur les réseaux sociaux" lundi, pour le directeur du collège, Idir Arab, invité de BFM Nice Côte d'Azur.
Pas de radicalisation
Bien que le problème soit financier, aucune alerte n'a été émise concernant l'enseignement. "À ce stade, il n’y a jamais eu d’alerte sur des phénomènes d’embrigadement ou de radicalisation", a indiqué la rectrice de l’académie niçoise Natacha Chicot, ajoutant que l’établissement avait déjà été soumis à plusieurs inspections.
La rectrice Natacha Chicot explique que le collège, doté de quatre classes de la 6e à la 3e, n'a pas été transparent sur ses sources de financement, violant ainsi la loi de séparatisme de 2021. Selon la direction de l’école, l’Etat demande de justifier un montant d'environ 11.300 euros de dons, soit 1% de dons sur cinq ans.
La direction d'Avicenne a contesté la décision de fermeture, affirmant une gestion transparente avec un suivi par un expert-comptable. "La direction de l’établissement s’insurge du procédé [...] et s’inscrit en faux, a-t-elle informé dans un communiqué.
"Effectivement depuis 2022 il y a eu des demandes qui ont été formalisées par la préfecture pour obtenir notamment les relevés de comptes de l'établissement. Ça a été transmis ainsi que la liste des donateurs (...) et chaque fois, notamment dans le dernier communiqué envoyé en novembre 2023, la préfecture indiquait qu'elle n'était pas satisfaite des réponses formalisées, sans donner plus d'indications ni de précisions sur ce qui n'allait pas", a expliqué Me Sefen Guez Guez, avocat de l’école et également invité de BFM Nice Côte d'Azur.
Il n’y a aucun financement qui vient de l’étranger, il vient uniquement des Alpes-Maritimes selon l’avocat qui défend la "démarche de transparence" de la part du collège, suivi par un expert-comptable.
Le préfet des Alpes-Maritimes a deux semaines pour lancer une procédure contradictoire, permettant à l'établissement de présenter ses arguments. En cas de fermeture administrative, les dirigeants peuvent saisir le tribunal administratif.
Cette décision intervient quelques mois après la cessation des subventions du lycée Averroès, confirmée par le tribunal administratif de Lille en février, un des meilleurs lycée de France et principal établissement secondaire musulman de France. Le lycée a décidé de saisir le Conseil d'État pour contester la décision rendue par le tribunal administratif français.