Le fondateur et PDG de Telegram, Pavel Durov, lors du Mobile World Congress à Barcelone.  / Photo: Reuters (Reuters)

Le patron de Telegram, Pavel Durov, a été mis en examen et remis en liberté sous contrôle judiciaire, a annoncé, mercredi, la procureure de Paris, Laure Beccuau, par voie de communiqué.

Selon la procureure de la République, Pavel Durov se doit, dans le cadre de son contrôle judiciaire, de remettre un cautionnement de 5 millions d’euros et de pointer au commissariat deux fois par semaine. Il lui est également interdit de quitter le territoire français.

Accusé de plusieurs infractions relevant de la criminalité organisée, le milliardaire franco-russe de 39 ans s’est présenté mercredi après-midi devant un juge d’instruction parisien, après quatre jours de garde à vue.

Le Franco-Russe, a été arrêté à l’aéroport de Paris-Le Bourget samedi soir et placé en garde à vue dans les locaux de l’Office national anti-fraude (Onaf). Les autorités frontalières avaient alerté leurs homologues judiciaires de son arrivée depuis Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan, à bord de son jet privé.

Génie indomptable ?

Pavel Durov, qui a plusieurs nationalités, dont celle des Émirats arabes unis, de la France et de la Russie, a lancé la messagerie Telegram en 2013 pour concurrencer le réseau WhatsApp. En juillet 2024 sa base de données comptait plus de 950 millions d’utilisateurs.

Les autorités françaises lui reprochent son “inaction contre la diffusion de contenus criminels ou délictueux” sur Telegram, ce que l’entreprise infirme.

Sur la base de ces allégations, des mandats de recherche ont été lancés contre le PDG de Telegram et son frère et cofondateur, Nikolaï, depuis le 25 mars 2024, selon un document administratif français.

Le document mentionne, entre autres, la “coopération quasi-inexistante de Telegram” avec les autorités françaises et européennes dans plusieurs dossiers ainsi que “l’utilisation de la plateforme par de nombreux groupes criminels”.

Selon le Tribunal judiciaire de Paris, l’arrestation de Pavel Durov ‘’intervient dans le cadre d’une information judiciaire ouverte, le 8 juillet 2024, à la suite d’une enquête préliminaire d’initiative diligentée par la section J3 (lutte contre la cybercriminalité – Junalco) du parquet de Paris’’.

Défaut de collaboration

Pas moins de 12 charges ont été retenues contre le milliardaire franco-russe, dont “association de malfaiteurs”, “blanchiment de crimes ou délits en bande organisée’’, ou encore “fourniture de prestations de cryptologie visant à assurer des fonctions de confidentialité sans déclaration conforme”...

En l'absence de mécanisme de régulation et de filtrage, Durov est également considéré par la justice française comme complice d'autres chefs d'accusation.

Le Centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) et l’Office national anti-fraude ont été chargés de mener les investigations dans cette affaire.

Citant une source proche du dossier, la presse française rapporte également qu’une seconde enquête venait d’être diligentée contre Pavel Durov pour des ‘’violences graves’’ sur un de ses enfants à Paris, confiée à l’Office des mineurs (Ofmin).

Les faits auraient été commis sur un fils du milliardaire franco-russe âgé de sept ans, alors qu’il était scolarisé à Paris.

Le président français Emmanuel Macron a infirmé, lundi, toute ‘’décision politique’’ dans l'arrestation du magnat de l’internet.

Agences