Le ministre de l'Économie et des Finances, qui présentait les principales prévisions macroéconomiques sur lesquelles il a bâti le projet de budget pour l'année prochaine, a déclaré à des journalistes que le gouvernement anticipait désormais une croissance du produit intérieur brut (PIB) de la France de 1% l'an prochain, contre 1,4% précédemment, après 2,5% cette année.
"Nous maintenons une prévision de croissance positive, mais nous l'ajustons à la réalité de la situation internationale, aux tensions sur le marché de l'énergie et aux difficultés de nos différents partenaires commerciaux", a expliqué Bruno Le Maire.
Cette prévision, quoique plus faible, contraste fortement avec les perspectives qui se dessinent en Allemagne, première économie de la zone euro devant la France, où deux des principaux instituts économiques du pays ont déclaré la semaine dernière s'attendre désormais à une contraction de l'activité l'an prochain.
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a pour sa part déclaré vendredi dernier que l'économie française allait "au moins" ralentir en 2023.
Malgré la détérioration des perspectives économiques, Bruno Le Maire a écarté tout abandon de l'objectif consistant à ramener le déficit public sous 3% du PIB en 2027.
Le gouvernement maintient ainsi sa prévision d'un déficit public de 5% l'an prochain, avec une dette ramenée à 111,2% du PIB contre 111,5% cette année.
Pour y parvenir, le gouvernement s'attend à une hausse des rentrées fiscales en provenance de l'impôt sur les sociétés et a décidé d'étaler sur deux ans la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), au lieu d'y procéder en une seule fois.
Bruno Le Maire a déclaré qu'il attendait aussi des députés des propositions pour contenir les dépenses publiques lors de l'examen à venir du projet de loi de finances, alors que la France affiche une part de dépenses publiques rapportée au PIB parmi les plus élevées des pays dits développés.
Le ministre a indiqué que l'inflation resterait à des niveaux élevés en décembre, janvier et février, alors que le gouvernement prévoit d'adapter en début d'année le "bouclier tarifaire" sur les prix de l'énergie et la "ristourne" à la pompe sur les prix de l'essence. Bruno Le Maire a déjà prévenu lundi les Français qu'ils devraient "absorbe(r) une petite part" de la hausse de ces prix.
L'inflation en France, l'une des plus faibles de la zone euro, devrait toutefois ralentir à 4,2% en 2023, après 5,3% attendus cette année, a précisé Bruno Le Maire mardi.