Le Conseil d’Etat français a confirmé ce mardi l’interdiction du Burkini dans les piscines municipales de Grenoble.
La plus haute juridiction administrative du pays, qui annonce sa décision dans un communiqué de presse, estime que la disposition adoptée par le conseil municipal grenoblois et qui autorisait le port du Burkini "dérogeait, pour une catégorie d’usagers, à la règle commune, édictée pour des raisons d’hygiène et de sécurité, de port de tenues de bain près du corps".
La justice pointe le fait que cette autorisation a été prise par la ville de Grenoble "afin de satisfaire une revendication de nature religieuse".
Le juge des référés "déduit qu’en prévoyant une adaptation du service public très ciblée et fortement dérogatoire à la règle commune pour les autres tenues de bain, le nouveau règlement intérieur des piscines municipales de Grenoble affecte le respect par les autres usagers de règles de droit commun trop différentes, et donc le bon fonctionnement du service public, et porte atteinte à l’égalité de traitement des usagers, de sorte que la neutralité du service public est compromise".
"Le communautarisme d’Éric Piolle, maire de Grenoble, est définitivement sanctionné par le Conseil d’Etat qui confirme la suspension de la délibération « Burkini » du conseil municipal. Une victoire pour la loi « séparatisme », pour la laïcité et au-delà, pour toute la République", a immédiatement réagi sur les réseaux sociaux, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, à l’origine de la demande de suspension de cette disposition auprès de la justice.
Le tribunal administratif de Grenoble lui avait déjà donné raison fin mai, mais le maire de Grenoble avait alors décidé de porter l’affaire devant le Conseil d’Etat.
L’Alliance citoyenne, à l’origine des revendications sur l’autorisation des maillots couvrants, estimait déjà à ce moment-là, dans une déclaration à l’Agence Anadolu que "ce que vient d'interdire la préfecture de l'Isère, sur ordre de Darmanin, n'est rien d'autre que la liberté des femmes de s'habiller comme elles le souhaitent".
"Nous sommes sidérées de cette décision", expliquait le syndicat des femmes musulmanes de l’Alliance citoyenne.
Les membres assurent que c’est ici de "la liberté des femmes à disposer de leur corps comme elles l'entendent" dont il est question et précisent être "vraiment inquiètes de la porte que ça ouvre à toutes les dérives possibles et imaginables sur fondement « d'atteinte grave à la laïcité »".