Les premiers débats sur le budget 2025 se sont terminés à minuit. C’était un test, un premier baptême du feu pour le Premier ministre et son budget à 60 milliards (20 milliards de recettes supplémentaires et 40 milliards d'économies sur les dépenses).
Le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a bien essayé la belle phrase pour calmer le jeu : ce n’est “pas un budget d’austérité mais un budget pour éviter l’austérité”. La copie du gouvernement ne séduit pas grand monde.
Si La France insoumise a abandonné le dépôt d’une motion de rejet et espère “améliorer” le budget à coups d’amendements. Les députés du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national semblent vouloir jouer le jeu parlementaire et donner le temps au débat comme l’a promis Michel Barnier le Premier ministre.
La surprise vient du bloc gouvernemental qui regroupe la Droite républicaine de Laurent Wauquiez, Ensemble pour la République mené par Gabriel Attal, les députés Horizons d’Edouard Philippe et les députés du Modem.
La base du Premier ministre est divisée sur les questions fiscales notamment, Gérald Darmanin propose de vendre les participations de l'Etat dans des entreprises pour faire rentrer de l’argent car il est contre toute hausse d’impôt.
Gabriel Attal, ancien premier ministre, clame haut et fort qu’il faut réduire les déficits. Néanmoins, il soutient que pour faire des économies, il faut réformer l’assurance chômage et baisser les mois d’indemnisation.
Par contre, Jean-Paul Matteï (Les Démocrates) veut aller plus loin en matière de justice fiscale et propose de pérenniser la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus.
Près de 3 700 amendements ont été déposés
Divisions, jeux d’équilibristes entre économies et hausses d’impôts, les députés du camp présidentiel vont avoir du mal à tenir la barre du budget. Alors face aux divisions, certains ont abandonné l’idée de discuter.
Gabriel Attal et Laurent Wauquiez pousseraient le Premier ministre à utiliser rapidement le 49.3, cet outil constitutionnel qui permet de faire passer un texte sans vote des députés.
Le rapporteur général du budget, Charles de Courson (LIOT) s'est inquiété du nombre d'amendements -près de 3 700- déposés sur le texte. Il craint que l'Assemblée ne puisse voter le volet ‘recettes du budget’ le 29 octobre prochain comme cela est prévu.