"Mon rituel du dimanche, c’était de me réveiller avec le JDD. Aujourd’hui, il ne paraît pas", a-t-elle déploré, assurant comprendre "les inquiétudes de sa rédaction".
Elle estime qu’en matière de droit, "le JDD peut devenir ce qu'il veut, tant qu’il respecte la loi" et ne commente donc pas l'arrivée du proche d’Eric Zemmour de ce point de vue là.
"Mais pour nos valeurs républicaines comment ne pas s’alarmer?", s’est-elle néanmoins interrogée alors que la rédaction proteste vigoureusement contre le changement opéré à la tête de l’hebdomadaire français.
Dans un communiqué publié samedi soir, les salariés grévistes s’indignent d’avoir appris la confirmation de l’embauche de Geoffroy Lejeune "par voie de presse".
"Avec cette annonce, un cap a été franchi dans le refus du dialogue et le manque de considération à l'égard de celles et ceux qui fabriquent ce journal", poursuivent les salariés de la rédaction, refusant d'être dirigés "par un homme dont les idées sont en contradiction totale avec les valeurs du journal".
"À la suite de cette nomination, la grève a été reconduite ce jour jusqu'au mercredi 28 juin à 9h30, lors d'un scrutin à bulletin secret ayant réuni 98 % de votes favorables" ont-ils fait savoir.
Le communiqué demande enfin solennellement "à la direction de renoncer à l'arrivée de Geoffroy Lejeune, qui constitue une ligne rouge" et exige aussi "la reconnaissance de l'indépendance juridique de la rédaction et des garanties quant à l'exercice de son métier dans le respect des règles déontologiques".
Ses salariés considéraient dès vendredi qu’une "semaine après la validation sous conditions de l'OPA de Vivendi, groupe contrôlé par Vincent Bolloré, sur Lagardère, cette nomination démontrerait encore à quel point Vincent Bolloré tient déjà les rênes du journal".
Le communiqué rappelait à ce propos "que la Commission européenne enquête en ce moment même sur des soupçons de prise de contrôle anticipée de Lagardère par le groupe Vivendi, en infraction aux règles de l'UE".