La campagne est lancée sur les réseaux sociaux. Le syndicat agricole la Coordination rurale appelle les agriculteurs et les citoyens à se diriger vers Paris le 5 décembre, sous le mot d’ordre: “Agriculteurs de France, gagnons notre liberté !“
Le 1er janvier, le syndicat a fait le tour des médias et annoncé son intention de “monter à Paris”. Patrick Legras, le porte-parole du syndicat, a clairement indiqué sur France Info qu’il attendait des réponses rapides du gouvernement. "Ce qu'on veut demander au Premier ministre et à la ministre de l'Agriculture, c'est d'avoir le courage de signer des engagements importants pour les agriculteurs et qui ne coûtent rien à l'État.”
Le syndicat réclame deux mesures “qui ne coûtent pas d’argent” soit l'alignement de tous les producteurs européens sur le même niveau de contrainte et l'arrêt des contrôles.
Comme la Coordination rurale, la FNSEA (Fédération nationale des sydnicats d'exploitants agricoles) a demandé un rendez-vous au Premier ministre, qui n’a pour l’instant pas répondu.
Des actions mêlées à de la colère
Depuis la chute du gouvernement Barnier début décembre, le syndicat n’est pas resté inactif. Il a continué la mobilisation dans toute la France. Vendredi dernier, la Coordination rurale manifestait devant la MSA (la Mutualité sociale agricole, la sécurité sociale des agriculteurs) à Perpignan avec tracteurs, pneus et débris de toutes sortes.
Mardi 31 décembre, le syndicat agricole a pris pour cible les bureaux de l’Office français de la biodiversité (OFB) à Guéret. Après une précédente manifestation, l’OFB avait porté plainte contre quatre agriculteurs. La Coordination rurale de la Creuse a déposé devant les locaux de l’OFB une porte aux couleurs du drapeau français avec deux inscriptions : “Respecte les paysans ou fous le camp” et “Bienvenue en ZAL, Zone Agricole Libre”.
Le syndicat veut du concret du gouvernement
Le porte-parole de la Coordination rurale résume ainsi la situation: “Depuis un an, les députés et les gouvernements se succèdent mais les agriculteurs sont toujours dans la même panade.” C’est pourquoi le syndicat a décidé de cette opération vers Paris.
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Annie Genevard, ministre de l’Agriculture sous Barnier a été maintenue à son poste. Elle avait annoncé un plan d’indemnisation des éleveurs concernés par la crise sanitaire, des prêts de consolidation pour améliorer les trésoreries et des mesures de simplification.
Le gouvernement doit se réunir demain pour un premier Conseil des ministres. Les agriculteurs attendent des annonces, mais certains reprochent à la ministre de n’écouter que la FNSEA, le syndicat dominant.
Alors que le secteur agricole est en crise, les exploitants sont appelés à voter du 15 au 31 janvier, par correspondance ou voie électronique, pour élire leurs représentants professionnels. La FNSEA-Jeunes Agriculteurs (JA), détient aujourd’hui 97 chambres. Le deuxième syndicat agricole, la Coordination rurale, dirige pour sa part trois chambres d’agriculture.