L'informatoin a été donnée par un simple communiqué de presse de l'Elysée. Le président de la République écarte l'option d'un gouvernement mené par le Nouveau Front populaire "au nom de la stabilité institutionnelle". Un tel exécutif "serait immédiatement censuré par l’ensemble des autres groupes représentés à l’Assemblée nationale" écrit la présidence.
Les consultations avec les différentes forces politiques vont continuer mardi. S'y ajouteront des personnalités sans qu'aucune précision ou nom ne soit donné.
La journée de ce lundi a été bien remplie avec un rendez-vous avec Marine Le Pen et Jordan Bardella du Rassemblement national, Eric Ciotti, allié du RN puis le président a également rencontré la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, le président du Sénat.
Et si le Nouveau Front populaire a joué l’unité et a défendu sa candidate Lucie Castets, cette option semblait bien compromise ce lundi soir.
Tous les partis consultés, le RN, les Républicains, le camp présidentiel, Horizons, A droite d'Eric Ciotti refusent tout net un gouvernement de gauche, avec des membres de la France insoumise ou sans ministre LFI, ils ont tous déclaré que cela était bonnet blanc et blanc bonnet. Selon la patronne du Rassemblement national, le NFP “est dirigé par la France insoumise (...) le plus brutal, le plus violent, le plus excessif, le plus outrancier est celui qui impose sa loi”. “C’est la France insoumise et donc Jean-Luc Mélenchon qui dirigera en réalité ce gouvernement”, a-t-elle expliqué.
Une seconde vague de consultations ce mardi
Le dirigeant de LFI Manuel Bompard a aussitôt la nouvelle connue dénoncé un "coup de force antidémicratique inacceptable" sur la chaîne BFMTV.
Le Nouveau Front populaire avait déjà déclaré qu’il ne participerait pas à un nouveau round de consultations. Selon la coalition de gauche, le président doit "agir et nommer Lucie Castets à Matignon" et respecter le résultat des urnes.
Quelles sont les solutions qui s’offrent à Emmanuel Macron ? À sa droite, les Républicains refusent un partenariat de gouvernement, sans exclure d’aider à faire passer des lois.
Une ouverture est-elle possible à gauche sans le Nouveau Front populaire ou sans LFI ? Sacha Houlié, député de la Vienne, ex-membre du groupe Ensemble (camp présidentiel) milite pour un Premier ministre de gauche. Sur son compte X, il écrit: “Personne n’a gagné les législatives mais la gauche est arrivée en tête en nombre de sièges. Le Président de la République devrait donc nommer comme Premier(e) Ministre une personnalité issue de ses rangs”. Et on remarque peut-être les premières fissures dans la belle unité du NFP.
Pour certains, la nomination d’un Premier ministre de centre gauche comme Bernard Cazeneuve ancien Premier ministre ou Karim Bouamrane, le maire de Saint-Ouen, également socialiste, pourrait permettre de sortir de l’impasse politique. Ainsi dans le journal La Dépêche, le président du Conseil départemental de Haute-Garonne et secrétaire national du PS, Sébastien Vincini, estime qu’il faut rompre avec Jean-Luc Mélenchon et son entourage. Selon lui, il empêche “ la gauche de montrer qu’elle veut apaiser le pays”.
Alors Emmanuel Macron va-t-il nommer un Premier ministre ce mardi comme promis ? Si ce n’est pas ce mardi, ça ne peut pas être mercredi puisque c’est l’ouverture des Jeux paralympiques, jeudi et vendredi le Président doit se rendre en Serbie. L’agenda du Président pourrait faire encore reculer l’annonce mais les Français vont-ils accepter un nouveau report de la part d’un Président qui a, dans la précipitation des résultats du scrutin européen, décidé la dissolution de l’Assemblée nationale, ce qui a mené au blocage actuel ?