Macron a nommé l'ex-commissaire européen de droite Michel Barnier comme Premier ministre  / Photo: AFP (AFP)

Le nouveau Premier ministre a reçu dans la matinée son prédécesseur et président du groupe Ensemble pour la République (EPR) à l'Assemblée nationale, Gabriel Attal, avant de rencontrer les responsables de droite Laurent Wauquiez, chef des députés Droite républicaine (DR), Sénat Gérard Larcher, président du Sénat Gérard Larcher et le président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat, Bruno Retailleau.

Lors de la passation de pouvoir, Michel Barnier a promis "du respect à l’égard de toutes les forces politiques", évoquant "dans cette nouvelle page des changements et des ruptures".

Mais la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale pourrait s'avérer délicate dans un paysage politique divisé à un niveau rarement atteint sous la Ve République, aucun parti ou coalition n'ayant la majorité absolue à l'Assemblée nationale.

Les Républicains, qui avaient exclu jusqu'ici de participer à un gouvernement, pourraient faire évoluer leur position face à un Premier ministre issu de leurs rangs.

Dans le camp présidentiel, on plaide aussi pour un soutien à Michel Barnier.

"Notre intérêt collectif est que Michel Barnier réussisse", a déclaré vendredi la députée EPR Aurore Bergé sur France Inter.

Interrogée sur son éventuelle participation à un gouvernement Barnier, la ministre démissionnaire chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes a botté en touche.

"Je n'envoie pas un CV, je ne fais pas acte de candidature ce matin", assure-t-elle.

Pas de RN ni de PS

"Si l'idée est de remettre dans le gouvernement tous les ministres, quel intérêt ?", a ironisé le député RN Sébastien Chenu vendredi sur Cnews, interrogé sur l'éventuelle participation au nouveau gouvernement de ministres issus de l'actuel exécutif démissionnaire.

La formation d'extrême-droite a promis de ne pas censurer dans l'immédiat le gouvernement de Michel Barnier et assure qu'elle ne participera pas au gouvernement.

"On ne soutient pas Michel Barnier mais nous avons empêché le chaos institutionnel", a défendu Sébastien Chenu.

Le rôle d'arbitre obtenu par le RN dans la nomination de Michel Barnier fait grincer des dents au NFP, victorieux au second tour des élections législatives et toujours vent debout contre la nomination d'un Premier ministre de droite.

"Déni de démocratie"

"Le gouvernement Barnier est suspendu au bon vouloir du Rassemblement national", a dénoncé vendredi sur RTL la prétendante de l'alliance de gauche à Matignon Lucie Castets, dont la candidature a été écartée par Emmanuel Macron. "De fait le président de la République se place en cohabitation avec le Rassemblement national."

Même indignation pour le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure qui avait dénoncé la veille un déni de démocratie. "C'est désormais l'extrême-droite qui fait les rois ou les reines", a-t-il jugé sur France Inter.

"Je pense qu'aucune personnalité du PS n'entrera dans le gouvernement", a-t-il assuré.

Le NFP a déjà annoncé qu'il déposerait une motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier. Plusieurs organisations, dont La France insoumise (LFI), ont appelé à manifester samedi pour dénoncer le "coup de force" d'Emmanuel Macron.

Reuters