Le chiffre de 2 043 est largement sous-évalué, le baromètre "Enfants à la rue" ne prenant pas en compte ceux qui ont renoncé à appeler le 115, les enfants vivant dans des bidonvilles ou en squats ou encore les mineurs non accompagnés, précisent Adeline Hazan, présidente d'Unicef France, et Pascal Brice, président de la FAS, dans une tribune commune publiée dans Le Monde ce 29 août, et reprise sur le site officiel de l'Unicef.
C’est un chiffre inédit en cette période de rentrée, en hausse de 27% par rapport à 2022, notent-ils.
"Pour la sixième fois, nous publions ce baromètre 'Enfants à la rue' et une fois de plus, nous dénonçons l’inadéquation et l’insuffisance des politiques publiques face à ce drame persistant. Les gouvernements successifs ont échoué à répondre aux dysfonctionnements des politiques publiques de l’aide à l’enfance, de la santé mentale, de la prise en charge des femmes victimes de violences, du logement ou de la politique migratoire qui poussent des familles à la rue, sans compter le niveau des salaires de tant de travailleurs pauvres", écrivent Adeline Hazan et Pascal Brice.
Et d'ajouter : "Pire, ils ont souvent fait le choix de mener des politiques délétères : loi dite 'anti-squat', mesures prises à l’encontre des bailleurs sociaux, baisse des APL… allant à l’encontre de nos préconisations et entraînant des reculs notables dans la lutte contre l’exclusion et le sans-abrisme. Nous voulons croire que le funeste projet de loi 'relatif au développement de l’offre de logements abordables' qui menace la loi SRU et le logement social est définitivement abandonné".
Estimant que "des solutions existent", les deux signataires appellent à "une augmentation immédiate du nombre de places d’hébergement et la mise en œuvre d’une politique pluriannuelle de l’hébergement et du logement, avec des moyens suffisants pour répondre durablement aux causes du sans-abrisme et à la crise du logement".
"Ces mesures doivent être mises en œuvre sans délai pour garantir à tous les enfants, quels qu’ils soient, d’être logés dans des conditions dignes, adaptées à leurs besoins et conformes à leur intérêt supérieur. Nous ne pouvons plus tolérer qu’un seul d’entre eux dorme dans la rue. Si la Convention internationale des droits de l’enfant, ratifiée par la France, nous y engage, c’est avant tout notre humanité qui nous y oblige", concluent-ils.