Oligui Nguema, président de transition du Gabon / Photo: AA (AA)

Le schéma de la nouvelle coopération militaire française en Afrique se dessine, à la faveur de l’inauguration, le 9 juillet dernier, d’une école d'administration militaire dans la base française de Libreville.

Le camp de Gaulle, l'une des dernières bases militaires françaises en Afrique, abrite en permanence près de 350 éléments français du Gabon (EFG). Dès l’an prochain, ce chiffre devrait être ramené à 150 soldats. C’est dire que 200 éléments quitteront le Gabon avant la fin de l'année.

Allègement des effectifs

Une mesure qui épouse la décision d’Emmanuel Macron d'alléger les effectifs de l'armée française en Afrique. Avec 1.600 éléments stationnés, actuellement, sur le continent, la France ne gardera, en principe, que 600 soldats.

Outre la centaine de soldats au Gabon, Paris conservera une centaine au Sénégal (contre 350), une centaine en Côte d'Ivoire (600 aujourd'hui) et environ 300 au Tchad (1.000 actuellement).

En définitive, le dispositif militaire ne devrait compter à l'avenir qu’environ 600 militaires.

Il y a encore deux ans, la France comptait 1.600 soldats prépositionnés en Afrique et 5.000 dans le Sahel, dans le cadre de Barkhane l’opération de la lutte contre le terrorisme.

Le défi pour l’état-major français c’est de concilier discrétion et efficacité en Afrique, expliquait Jean-Marie Bockel, "l'envoyé personnel" du président Macron pour l'Afrique, devant les sénateurs, mi-mai. Il soulignait alors que l’action de la France devrait s’accompagner "d'une présence visible moindre" avec "un accès logistique, humain, matériel à ces pays, tout en renforçant notre action qui réponde (à leurs) aspirations".

Accentuer la formation

La base militaire française de Libreville, appelée “camp de Gaulle” devient ainsi un pôle de formation. Outre une école d’administration militaire, s’y trouve aussi une académie de protection de l'environnement et des ressources naturelles (APERN) destinée à former des cadres notamment à la lutte contre le braconnage ou le combat dans la jungle.

L'exemple du Gabon devrait être dupliqué dans les autres bases françaises en Afrique : la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Tchad. La base française de Djibouti, qui accueille 1.500 militaires français, n'est, pour sa part, pas concernée par cette réduction des effectifs.

Avec l’offre de formation des soldats africains, Paris garde encore un levier d’influence important sur les armées africaines. Outre les modules de formation et l’assistance technique, il fournit aussi des équipements.

Le joker de la gendarmerie

De plus, la gendarmerie nationale, un concept typiquement français, a été adoptée par beaucoup de pays africains. Au Sénégal par exemple, c'est un corps d'élite qui, outre ses missions traditionnelles, assure aussi la sécurité du président de la république. Dans des pays comme le Cameroun, la République centrafricaine ou le Togo, elle est impliquée dans la lutte contre le terrorisme, avec l’assistance technique française.

Enfin pour rendre efficace ce nouveau dispositif, l'armée française s'est dotée d'un commandement pour l'Afrique. Dès le 1er août, cette structure sera dirigée par le général de brigade Pascal Ianni. Ancien porte-parole du chef d'état-major des armées françaises, il a, aussi, été membre du cabinet militaire de l’ancienne ministre des Armées Florence Parly.

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TRT Français et agences