Les services des urgences sont en crise depuis des années faute de lits en aval et faute d'un nombre de médecins suffisant.  / Photo: AFP (AFP)

Les hôpitaux français vont mal, on le sait, mais ce nouveau chiffre confirme la baisse continue de l’offre de lits disponibles et montre que la situation empire.

Les patients, qui après des heures d’attente aux urgences sont soignés, ne peuvent souvent pas être envoyés dans le service adéquat faute de place, et cela ne va pas changer en 2024. L’offre de lits a baissé de 10% en 10 ans, souligne la Drees.

Le nombre d’hôpitaux a continué, lui aussi, de baisser, en 10 ans. 160 établissements ont disparu.

Les promesses des différents ministres de la Santé de rouvrir des lits, pendant la crise du Covid-19, et même plus récemment, fin 2023, si l’on en croit Aurélien Rousseau qui déclarait vouloir “rouvrir plusieurs milliers de lits d’ici la fin de l’année”, sont donc toutes restées lettre morte.

Moins de lits à l'hôpital mais on hospitalise plus à domicile

La baisse continue du nombre de lits répond à une volonté de moins garder les patients à l'hôpital. On remplace en effet les lits avec nuitée par des lits d’hospitalisation de jour. Fin 2023, les 2 962 hôpitaux publics et privés disposaient de 369 423 lits d’hospitalisation complète dont 4 900 lits supprimés, mais dans le même temps 3 489 places d’hospitalisation partielle c’est-à-dire sans nuit passée dans l’établissement de soins ont été créées.

Autre évolution qui marque encore la volonté de limiter au maximum les hospitalisations, les possibilités d’hospitalisation à domicile continuent d’augmenter (+ 4,1%) pour arriver à 24 100 patients pris en charge simultanément sur le territoire.

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Ces chiffres sont publiés alors que les députés discutent, cette semaine ,du budget de la sécurité sociale pour 2025. Le gouvernement veut faire baisser de deux milliards l’enveloppe consacrée aux soins de santé. L’enveloppe dédiée aux hôpitaux augmente de 3,1% dans le projet du gouvernement, ce qui ne couvre pas l’augmentation des coûts liés à l'inflation, dénoncent les syndicats de salariés.

Quatre syndicats (CGT, FO, Sud et UNSA) ont déposé un préavis de grève qui court du 4 novembre au 21 décembre pour protester contre ce budget.

TRT Français et agences