Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est manifestement satisfait. Les expulsions ont augmenté de 28% sur ces six derniers mois par rapport à la même période en 2023.
Gérald Darmanin n’a jamais caché sa politique de fermeté, et avec le vote de la loi Immigration, les expulsions sont plus rapides. Avec cette nouvelle loi, un étranger arrivé en France avant ses 13 ans peut désormais être expulsé, même s'il a une famille sur le territoire.
En mai dernier, Gérald Darmanin avait même envoyé un télégramme aux préfets leur demandant d'accélérer la cadence des expulsions. Il y a donc une volonté politique de répondre au discours de l’extrême droite qui accuse toujours les gouvernements successifs de laxisme.
Un nombre d'expulsions en hausse
Mais l’augmentation des expulsions n’est pas nouvelle, c’est une réalité depuis 2022. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur en 2023, 4 689 mesures d’éloignement forcé ont frappé les immigrés délinquants (+ 30% par rapport aux 3 615 en 2022) et 11 722 étrangers ont été renvoyés, contre leur gré, dans leurs pays soit une hausse de 22% par rapport à 2022.
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Selon un article du Figaro, publié en mai dernier, beaucoup sont des multi-récidivistes pour vols ou trafic de drogue. Les musulmans “radicaux” forment l’autre gros contingent des expulsés. Selon le Figaro, 60 étrangers “islamistes radicaux”, inscrits au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), ont été expulsés entre janvier et mai 2024.
Quel est le profil des expulsés ?
La loi française ne définit pas clairement ce qu’est une personne radicalisée. Les autorités françaises se basent généralement sur deux fichiers que sont le FSPRT et le fichier des personnes recherchées (FPR), tous deux abondés par la police, les préfectures et les services de renseignements.
500 personnes considérées comme “musulmans radicalisés” sont toujours sur le FSPRT. Dans son télégramme, Gérald Darmanin demande que ces individus soient rapidement expulsés.
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Le ministre enjoint les préfets de lancer des procédures d’éloignement pour tous les étrangers inscrits au FSPRT. S'ils sont en France en situation régulière, Gérald Darmanin demande que les titres de séjour soient retirés, voire que la protection asilaire de l’OFPRA (Office français des réfugiés et apatrides) soit révoquée.
Le discours de fermeté se heurte tout de même au principe de réalité. Les Obligations de quitter le territoire français (OQTF) restent peu appliquées, faute de moyens policiers ou de refus du pays d’origine des personnes concernées. Ainsi en 2023, sur 100 000 procédures d’expulsions, 20 000 ont été appliquées selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.