Cette première session du Forum de l’Environnement, organisée par l’Agence Anadolu à Istanbul, a permis de débattre du rôle et de la responsabilité des médias dans le changement climatique.
La session s’est déroulée sous la modération du Directeur général adjoint et Rédacteur en chef de l'AA, Yusuf Ozhan.
Ozhan a tout d’abord remercié les intervenants pour leur présence et, avant de leur laisser la parole, a rappelé l’urgence d’agir pour le climat tout en s’interrogeant sur la question de savoir si les médias et les journalistes avaient un rôle-clé à jouer face aux défis climatiques. Question à laquelle sa réponse fut un “oui” sans ambages.
Stefano De Alessandri, CEO et Directeur général de ANSA [Italie] a ouvert la session en rappelant que pour sa génération le développement durable n’a jamais été une priorité, n’étant pas assez sensibilisé, mais qu’une prise de conscience a été initiée par la nouvelle génération.
Il a insisté sur le fait que la structure économique mondiale qui prévaut aujourd’hui n’est plus “tenable”, car "l’humanité consomme en un an ce que la Terre met deux à produire".
A ses yeux, il est urgent d’agir et d’adapter sa production et sa consommation, de favoriser les innovations afin de ne pas toucher aux réserves des générations futures, précisant que seule une solidarité mondiale sur ces sujets pouvait permettre de trouver des solutions.
Stefano De Alessandri a également évoqué la nécessité d’un soutien aux entreprises qui prennent en compte le développement durable dans leurs cycles de production, d’une incitation des consommateurs vers les produits de ces entreprises, afin de rompre le dos aux préjugés qui voudraient que durabilité et profit ne soient pas compatibles.
Lilybet G. Ison, directrice des informations sur le climat à l’Agence d’information des Philippines, a, lors de son intervention, insisté sur la croissance constante des dégâts causés par des catastrophes naturelles de plus en plus destructrices, rappelant le dernier ouragan qui a frappé l’archipel causant destructions et inondations, laissant des milliers de personnes sans électricité, et de surcroît dépendantes de l’aide humanitaire.
Elle a attiré l’attention sur la baisse de la quantité de poissons dans les mers et les océans, près de 40%, annonce-t-elle, et sur les émissions de gaz à effet de serre tout en insistant sur la nécessité de responsabiliser les gouvernants.
Quant à Ismail Mukhtar Omar, directeur général de SONNA [agence de presse nationale somalienne], il a rappelé l’urgence de la situation au niveau climatique. Il a tout d’abord marqué l’importance de ces discussions et de ces échanges pour trouver des solutions aux crises actuelles et à celles qui surviendraient à l’avenir. Mukhtar Omar a également assuré que chacun est en mesure de constater aujourd’hui l’augmentation de l’intensité des catastrophes naturelles au niveau mondial.
Ce dernier a indiqué que, malgré la lutte menée par la Somalie contre le terrorisme, le gouvernement somalien, conscient du défit climatique, a créé un ministère de l’environnement.
Rangarirai Shoko, CEO de New Ziana (Zimbabwe), a, pour sa part, rappelé le passé colonial de son pays, le Zimbabwe, et le soulèvement du début des années 2000, qui a permis de mettre fin partiellement à l’hégémonie des "blancs".
Ce dernier a souligné que l’économie rurale est majoritaire dans son pays, tout en insistant sur le fait que les dégâts causés par les différentes catastrophes naturelles, inondations ou sécheresses respectives, causent des pertes innombrables à l’économie.
Tous les intervenants sont tombés d’accord sur le fait que les médias et les journalistes doivent, dans le traitement de l’actualité, jouer un rôle-clé dans la sensibilisation du plus grand nombre aux effets néfastes du changement climatique.