Fidan a précisé que le gouvernement de transition syrien ne maintiendra aucune relation avec le groupe terroriste PKK/YPG et a ajouté que l'ambassade turque à Damas reprendra ses activités dès samedi.
Lors d’une interview avec la chaîne turque NTV, vendredi, Fidan a déclaré que la Syrie dispose désormais d’un “gouvernement national souverain” capable de reprendre le contrôle de son territoire, précisant que ce gouvernement ne reconnaîtrait l’autorité ni du PKK/YPG ni d’aucune autre entité étrangère sur son sol.
“L’objectif est de créer une structure en Syrie où le terrorisme n’existe pas, où des groupes comme le PKK/YPG et Daech ne bénéficient d’aucun soutien, où les minorités sont protégées et où les besoins fondamentaux des citoyens sont satisfaits”, a ajouté Fidan.
Depuis plus de 40 ans, le PKK, organisation classée terroriste par la Turquie, les États-Unis et l’Union européenne, est responsable de la mort de plus de 40 000 personnes, parmi lesquelles des femmes, des enfants, des nourrissons et des personnes âgées.
Les YPG, branche syrienne du PKK, ont tenté pendant des années d'établir un corridor terroriste le long de la frontière turque.
Le chef de la diplomatie turque a averti que personne ne devait s'associer à des armes de destruction massive et qu’il ne devait y avoir aucune menace à l'encontre des pays voisins.
Il a souligné que l’unité, l'intégrité et la paix de la Syrie doivent être garanties par un gouvernement inclusif, capable de réconcilier toutes les parties prenantes.
Fidan a rappelé l'objectif stratégique de la Turquie d’éliminer le PKK/YPG, avertissant : “soit elle se dissout, soit elle sera dissoute”
En ce qui concerne le retour sécurisé des millions de réfugiés syriens, il a précisé que le nombre de retours augmenterait à mesure que la situation en Syrie s’améliorerait.
La stratégie turque vis-à-vis des YPG
Bien que la Turquie dispose des ressources et des capacités nécessaires pour intervenir, elle attendra que la nouvelle administration syrienne prenne des mesures pour neutraliser la menace PKK/YPG, a expliqué Fidan.
Il a ajouté qu'il était crucial, en particulier lors de l’élimination des YPG, de garantir que les Kurdes, qui vivent dans cette région depuis des siècles, ne soient pas victimes de violences.
“L’oppression exercée par les YPG sur les Arabes et les Kurdes a toujours été évidente. Ils sont maintenus sous pression et contrôle par la contrainte”, a-t-il précisé.
Fidan a indiqué que, dans un premier temps, tous les combattants terroristes internationaux non syriens affiliés au YPG/PKK doivent quitter le pays dans les plus brefs délais.
Dans un deuxième temps, l’ensemble de la structure de commandement des YPG, y compris les membres syriens, doit également se retirer.
Il a ajouté que les membres non affiliés au PKK doivent se désarmer, s’intégrer pacifiquement dans le cadre de la nouvelle administration syrienne et reprendre une vie civile normale en Syrie.
Appel à la Russie et à l'Iran
Fidan a précisé que la Turquie avait appelé la Russie et l’Iran à ne pas intervenir militairement en soutien à Bachar al-Assad lors de l’avancée fulgurante des forces anti-régime vers Damas, qui a conduit à la chute d'Assad et à sa fuite vers Moscou.
“L'essentiel était de dialoguer avec les Russes et les Iraniens pour éviter toute intervention militaire. Nous avons eu des réunions avec eux et ils ont compris”, a-t-il expliqué à la chaîne NTV.
Il a ajouté que si Moscou et Téhéran, alliés clés d'Assad depuis le début de la guerre civile en 2011, étaient intervenus pour soutenir le régime, les combattants de l’opposition auraient encore pu l’emporter, mais cela aurait été beaucoup plus violent.
“Si Assad avait reçu du soutien, l'opposition aurait pu atteindre la victoire par sa détermination, mais cela aurait pris beaucoup de temps et aurait été sanglant”, a-t-il indiqué.
Le but de la Turquie était de mener “des négociations ciblées avec ces deux puissances pour minimiser les pertes humaines”, a conclu Fidan.