Aux Îles Canaries comme au Canada, les incendies continuent de faire rage. Des incendies incontrôlables ont détruit de nombreuses propriétés et conduit à la fermeture de portions de l'autoroute qui relie la côte du Pacifique et le reste de l'ouest du Canada.
"La situation actuelle est sombre", a déclaré samedi à la presse le Premier ministre Daniel Eby, selon qui quelque 35.000 personnes faisaient l'objet d'un ordre d'évacuation et 30.000 autres avaient reçu une alerte en ce sens.
Les autorités ont dit être à la recherche d'hébergements pour les personnes évacuées.
L'incendie est centré autour de Kelowna, ville de 150.000 habitants située à environ 300 kilomètres à l'est de Vancouver.
Les incendies de forêt ne sont pas rares au Canada, mais ils sont d'une ampleur inédite cette année, selon les autorités.
De l'autre côté de la frontière, aux États-Unis, plusieurs milliers de personnes ont dû fuir les incendies de forêt dans l'État de Washington, où au moins un mort a été signalé, selon les médias locaux.
Une évacuation a été ordonnée à Medical Lake, près de Spokane et à côté d'une base de l'US Air Force. Une section de l'autoroute I-90 reliant Seattle à l'est du pays a été fermée, ont annoncé les autorités.
Plus d'un millier de feux ravagent actuellement le Canada d'est en ouest, dont plus de 230 dans les territoires du Nord-Ouest et plus de 370 en Colombie-Britannique.
Le Canada est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes dont l'intensité et la fréquence sont accrues par le réchauffement climatique.
Le pays connaît cette année une saison des feux de forêt qui bat tous les records: 14 millions d'hectares - environ la superficie de la Grèce - ont brûlé, soit le double du dernier record datant de 1989.
Un des pires incendies aux Canaries
Les vents violents et les hautes températures rendent très difficile dimanche à l'aube la tâche des pompiers sur l'île touristique de Tenerife, dans l'archipel espagnol des Canaries, confrontée au pire incendie forestier de l'histoire de la région.
"C'est un feu dévastateur, un feu d'une échelle complètement différente, une échelle que les Îles Canaries n'avaient jamais connue avant", s'est désolée la cheffe du gouvernement de Tenerife, Rosa Davila.
L'incendie, d'un périmètre de 70 km, a ravagé jusqu'à présent 8.400 hectares, soit plus de 4% de la surface totale de Tenerife.
Samedi soir, le président du gouvernement régional des Canaries, Fernando Clavijo, a indiqué qu'"un total de 12.279 personnes" ont été évacuées jusqu'à présent, en citant des chiffres de la Guardia Civil.
"La nuit dernière a été très compliquée et cette nuit le sera probablement tout autant, voire pire", a déclaré M. Clavijo samedi soir.
De fortes rafales de vent et des températures plus élevées qu'attendues avaient déjà facilité durant la nuit de vendredi à samedi la propagation du feu qui s'est déclaré mardi soir dans une partie montagneuse du nord-est de l'île.
"Urgence très grave"
Avant la venue lundi à Tenerife du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, le ministre de l'Intérieur Fernando Grande-Marlaska s'est rendu sur place samedi et a assuré que toutes les ressources de l'État étaient mobilisées pour l'île afin de maîtriser "cette urgence très grave".
L'incendie a généré un important nuage de fumée de huit kilomètres de haut, visible sur les images satellites, qui a dépassé le sommet du Teide, volcan surplombant l'île et point culminant de l'Espagne avec ses 3.715 mètres d'altitude.
Ce feu survient entre deux vagues de chaleur sur l'île qui compte de nombreuses zones asséchées, ce qui augmente le risque d'incendies.
Selon les experts, les phénomènes météorologiques extrêmes se sont intensifiés en raison du réchauffement de la planète. Les canicules risquent ainsi d'être plus fréquentes et plus intenses, et leur impact plus étendu.
En 2022, 300.000 hectares ont été détruits par plus de 500 incendies en Espagne, un record en Europe, selon le Système européen d'information sur les feux de forêt (Effis). Près de 76.000 hectares ont déjà brûlé en 2023 dans ce pays, en première ligne face au réchauffement climatique.
L'incendie qui a déjà ravagé plus de 3.200 hectares sur l'île espagnole de Tenerife est "probablement le plus compliqué" des dernières décennies sur l'archipel des Canaries, situé au large des côtes ouest de l'Afrique, a déclaré jeudi le président du gouvernement régional.