La Maison Blanche a dévoilé mercredi un plan pour mettre à jour les normes de chiffrement informatique utilisées par les administrations et les entreprises américaines pour mieux faire face aux progrès de l'informatique quantique, à la puissance potentielle immense.
La technologie quantique pourrait rendre possible l'utilisation d'ordinateurs hyper-puissants, ridiculisant les capacités des meilleurs super-calculateurs actuels, grâce à l'exploitation des propriétés physiques spectaculaires des particules infiniment petites.
Même si cette technologie en est à ses balbutiements, "dans dix ans, un ordinateur quantique pourrait potentiellement être utilisé pour déchiffrer des données qui sont chiffrées aujourd'hui", a expliqué un haut responsable de l'administration du président Joe Biden, qui a signé mercredi deux textes.
Le premier doit lancer une collaboration entre le gouvernement fédéral et le secteur privé pour adopter "des normes de chiffrement résistant (à la technologie) quantique". Ces algorithmes seront essentiels pour assurer, dans le futur, la sécurité des échanges sur internet, selon l'administration.
Ce texte requiert également des mises à niveau de sécurité informatique pour les agences fédérales et leur demande de protéger les technologies américaines d'éventuelles acquisitions par ses adversaires.
Il appelle aussi à ce que le gouvernement, l'industrie et la recherche travaillent ensemble pour maintenir la place des Etats-Unis comme leader dans l'informatique quantique.
Un second texte rattache le principal groupe gouvernemental d'experts sur la question, le "National Quantum Initiative", directement auprès de la Maison Blanche.
Partout dans le monde, chercheurs et industriels travaillent à mettre au point des ordinateurs quantiques qui pourraient, un jour, permettre de résoudre en un temps record des problèmes trop complexes pour les calculateurs actuels et futurs.
Mais la réalisation reste difficile à maîtriser, parce que les technologies quantiques exploitent les propriétés surprenantes de la matière à l'échelle de l'infiniment petit.
La clé: au lieu des "bits" de l'informatique classique, qui peuvent prendre les valeurs 0 et 1, le monde quantique utilise des "Qubits". Ceux-ci peuvent avoir plusieurs valeurs à la fois, permettant -- en théorie -- de réaliser des opérations mathématiques en parallèle.
De nombreuses entreprises sont dans la course pour la maîtrise de cette technologie, dont IBM.