Sollicitée par l'AFP, l'Autorité pénitentiaire israélienne a répondu ne pas s'occuper des arrestations et que ces allégations lui étaient inconnues.
Dans cette plainte avec constitution de partie civile dont l'AFP a eu connaissance, une procédure qui permet normalement d'obtenir au bout de plusieurs mois la désignation d'un juge d'instruction indépendant pour enquêter, M. Hamouri est présenté comme "la cible d'un harcèlement intense de la part des autorités israéliennes et d'un déni de ses droits fondamentaux".
Ses avocats, Mes William Bourdon et Vincent Brengarth, affirment que leur client, âgé de 38 ans, a "fait l'objet de détentions arbitraires répétées et a subi des actes de tortures au cours de ces privations de liberté".
Ils évoquent dans le document différentes "arrestations et détentions", entre 2001 et 2018, mais dénoncent surtout sa détention administrative "sans charge officielle" entre mars et décembre 2022, avant son expulsion vers la France.
Pour eux, divers faits relèvent de tortures, tels que les conditions de son transfert en juillet 2022 vers un nouveau lieu de détention, avec des privations de nourriture et de sommeil, un "isolement punitif" consécutif à sa grève de la faim ou la "restriction prolongée voire l'interdiction de contacts avec sa famille".
Un psychiatre français a décrit en septembre 2023 un "état de stress post-traumatique complet d'intensité sévère" chez M. Hamouri, selon la plainte.
Les avocats incluent dans leur dénonciation son "exil forcé" vers la France fin 2022.
"Ces faits s'inscrivent dans une logique systémique à ce jour totalement impunie et de désinformation à l'encontre de notre client en raison de ses engagements militants", affirment Mes Bourdon et Brengarth.
Les avocats ont également porté plainte pour du cyberharcèlement visant M. Hamouri, présenté comme "une arme de destruction psychologique".
Arrêté et emprisonné en 2005, Salah Hamouri a été condamné en 2008 à sept ans de prison par un tribunal israélien l'ayant reconnu coupable de participation à un projet d'assassinat d'Ovadia Yossef, ancien grand rabbin d'Israël, à l'origine du parti ultra-orthodoxe Shass.
Le Franco-Palestinien, qui clame son innocence dans cette affaire, avait été libéré en 2011 dans le cadre d'un échange de prisonniers ayant permis la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit.
Israël le soupçonne de liens - ce qu'il nie - avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation jugée terroriste par l'Etat hébreu et l'Union européenne.
Paris avait estimé son expulsion "contraire au droit", tandis que le Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme l'avait qualifiée de "crime de guerre".