La convention nationale démocrate a ouvert ses travaux, lundi, à Chicago. Kamala Harris devrait y être officiellement investie candidate à l’élection présidentielle de novembre prochain. Le président Joe Biden avait fait le déplacement et ce sont des milliers de manifestants qui l’ont accueilli en dénonçant les dix mois de soutien sans faille que son administration a apporté à Israël.
La manifestation s’est déroulée sur plus d’un kilomètre et n’avait qu’une demande : un cessez-le-feu à Gaza. Certains ont repris le slogan du mouvement contre la guerre au Vietnam lors de la convention démocrate en 1968 : “Le monde regarde”. Bien sûr, de nombreuses pancartes et chants s'adressaient directement à Joe Biden, surnommé au début de sa campagne électorale, “Joe le génocidaire”.
La foule criait “Biden, tu ne peux pas te cacher, on va te poursuivre pour génocide”. Kamala Harris a également été pointée du doigt : elle a été surnommée “Kamala la tueuse”. La nouvelle candidate démocrate n’a pour l’instant pas montré plus de fermeté envers Israël. Elle a demandé un cessez-le-feu de quelques semaines en mars dernier, guère plus. Depuis, elle refuse d’aborder la question d’un embargo sur les armes.
Le mouvement “non-engagé” présent
Les délégués démocrates élus lors des votes “non-engagés,” même s’ils sont quelques dizaines, veulent demander un embargo sur les ventes d’armes à Israël lors de cette convention. Le vote “non-engagé” a été organisé par la communauté américano-arabe et les mouvements pacifistes dans les États où cela était possible lors de l’élection des délégués démocrates. Et ce, pour dénoncer le soutien de l’administration Biden à Israël.
Les délégués aidés par les manifestants espèrent faire entendre leur message et voir la convention démocrate prendre une voie plus ferme envers Israël.
Le mouvement a rassemblé des milliers de personnes venues de tous les Etats-Unis. Parmi elles, Medea Benjamin, militante pour la paix juive américaine. Elle s’est dite choquée et écœurée par le fait que l’administration Biden vienne tout juste d’approuver un contrat de vente d’armes à Israël de 20 milliards de dollars.
Dans la foule, on pouvait voir plusieurs agrandissements photo des jumeaux de trois jours tués à Gaza dans un tout récent bombardement, avec cette phrase en légende : “C’est l’argent de nos impôts qui a servi à tuer ces bébés”! Selon le ministère de la Santé palestinien, le nombre de victimes dépasse les 40 100 morts dont plus 14 000 enfants, ce chiffre étant attesté par l’Unicef.