La prise de contrôle de la bande de Gaza par Israël ouvrirait la porte à d'autres occupations, a mis en garde le président turc Recep Tayyip Erdogan, à l'issue d'une visite officielle en Irak.
"Ouvrir la porte à la colonisation de Gaza par des terroristes voleurs israéliens ne fera que rendre Israël plus agressif et plus dangereux. C'est quelque chose que nous ne pouvons permettre", a-t-il déclaré, s'adressant aux journalistes mardi, à son retour d’Irak.
Le président Erdogan a assuré qu'il poursuivrait ses efforts diplomatiques et ferait tout ce qui est en son pouvoir et même plus, pour trouver une solution pour la population de Gaza. "C'est une priorité sur notre agenda”, a-t-il insisté.
“En réponse à ces comportements capricieux et meurtriers de Tel Aviv, nous nous efforcerons de dialoguer avec le bureau du Secrétaire général des Nations unies et de prendre des mesures conjointes”, a ajouté le président turc.
Gaza était l'un des principaux points à l'ordre du jour de la visite d'Erdogan en Irak, au cours de laquelle il a rencontré le président irakien, Abdul Latif Rashid, et le Premier ministre, Mohammed Shia al Soudani.
Les dirigeants ont débattu du renforcement des relations bilatérales et des opportunités de coopération futures, notamment dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, du commerce, des transports, de l'énergie et de l'impact du changement climatique.
Lutte contre le terrorisme
Au cours de sa visite, Erdogan a exprimé la satisfaction de la Turquie quant à la décision de l’Irak de désigner l'organisation terroriste PKK comme organisation interdite.
"Nous avons une fois de plus souligné notre attente que le PKK soit officiellement déclaré organisation terroriste et que sa présence en Irak prenne fin", a déclaré, ce mardi, Erdogan aux journalistes.
"L'organisation terroriste PKK/PYD/YPG constitue une menace pour la stabilité, le développement et la paix de l'Irak. Il est également dans l'intérêt de l'Irak d'éliminer cette menace. Je crois que [les autorités irakiennes] voient cette réalité et qu'elles vont maintenant aller de l’avant dans la volonté d'éliminer ce problème", a-t-il ajouté.
À Bagdad, Erdogan a aussi rencontré des dirigeants turkmènes et leur a exprimé le soutien de la Turquie.
Le président s'est également rendu à Erbil, où il s'est entretenu avec les dirigeants du gouvernement régional kurde.
"Nous avons discuté des mesures que nous pouvons prendre contre la menace du PKK. Nous restons déterminés à renforcer notre coopération avec le gouvernement régional kurde d'Irak", a-t-il déclaré.
Anniversaire des événements de 1915
Concernant une récente déclaration du président arménien, Nikol Pashinyan, dans laquelle il s'est abstenu de qualifier les incidents de 1915 de “génocide”, Erdogan a affirmé qu’un “nouvel ordre est désormais en train de s'établir dans la région”.
"Il est toujours préférable d'agir selon la conjoncture plutôt que de s'appuyer sur des faits historiques fabriqués", a-t-il ajouté.
Le président a formulé l'espoir que l'Arménie choisisse de se lancer dans un nouveau départ et de “mettre en place une nouvelle feuille de route sur une base réaliste”, tout en notant que la porte de l'opportunité ne restera pas ouverte éternellement.
La Turquie s'oppose à ce que les événements de 1915 soient présentés comme un “génocide”, les décrivant comme une tragédie au cours de laquelle tant les Turcs que les Arméniens ont subi des pertes.
Ankara a proposé à plusieurs reprises la création d’une commission conjointe d’historiens turcs et arméniens, sous la supervision d’experts internationaux, pour examiner la question.