Le boycott fonctionne. Alors que la guerre génocidaire d'Israël dans la bande de Gaza et ses opérations violentes en Cisjordanie occupée continuent, le mouvement de solidarité avec la Palestine, en particulier à travers les campagnes de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS), ont remporté ces dernières semaines des succès notables.
Des entreprises françaises comme AXA et Carrefour, qui entretiennent des liens avec l’économie israélienne, ont fait l'objet d'une pression accrue pour se désengager des activités liées à la colonisation des territoires palestiniens.
Selon un rapport de l'ONG Eko, le groupe AXA s’est complètement désinvesti de trois banques israéliennes : Bank Hapoalim, Bank Leumi, et Israel Discount Bank. Ces établissements financiers, qui ne se contentent pas de financer les colonies mais jouent aussi un rôle actif dans la construction et l'aménagement de ces territoires illégalement occupés, sont répertoriés par les Nations unies comme étant impliqués dans la colonisation des territoires palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
AXA avait déjà pris ses distances en 2022 avec Mizrahi-Tefahot Bank et First International Bank of Israel, deux autres banques figurant sur la même liste. De plus, sous la pression des activistes, le groupe s'était désengagé en 2019 de l'entreprise d'armement israélienne Elbit Systems.
Un pas insuffisant de Carrefour
Carrefour, l'un des plus grands groupes de distribution au monde, est également l’une des entreprises les plus ciblées par le boycott pour son soutien économique à Israël.
En 2022, Carrefour a signé un accord de franchise avec Electra Consumer Products et sa filiale Yenot Bitan, qui est directement impliquée dans la colonisation des territoires palestiniens en fournissant des infrastructures et des services à l'armée israélienne.
Selon la plateforme ONG françaises pour la Palestine, Carrefour a discrètement retiré ses produits des magasins Yenot Bitan situés dans les colonies de Cisjordanie.
“Selon plusieurs ONG et syndicats, il s’agit d’une avancée positive, mais Carrefour reste impliqué dans la colonisation via ses magasins franchisés dans les colonies et les partenaires de son accord de franchise”, nuance tout de même l’ONG dans un communiqué.
Le BDS inquiète Israël
Israel, condamné à deux reprises par la Cour internationale de justice pour des risques de génocide à Gaza et pour l’illégalité de sa politique d’occupation en Cisjordanie occupée, fait face à une dégradation de sa situation économique.
Près de 60 % des investisseurs étrangers auraient quitté le pays ces derniers mois. Le poids des campagnes de boycott et de désinvestissement dans cet affaiblissement économique reste toutefois difficile à quantifier.
“Il faut bien reconnaître que les attaques de toute cette constellation d'organisations liées au mouvement BDS commencent à nous inquiéter, alors que nous avions tendance à les sous-estimer jusqu'à présent”, a reconnu un responsable du ministère israélien des Finances, selon Les Echos.
D’après le journal Investigaction, un rapport israélien de 2013 estime que le BDS pourrait coûter jusqu'à 11,5 milliards de dollars par an à Israël. De plus, une étude de 2015 menée par le groupe de réflexion mondial Rand Corporation a évalué que la résistance palestinienne non violente, incluant le BDS, pourrait réduire le PIB d’Israël de 15 milliards de dollars.
Si les institutions financières qui jouent un rôle crucial dans le maintien du système d’oppression israélien, cessent de soutenir le système d’oppression israélien, cela pourrait avoir un impact économique majeur sur le pays.