Muhamad a été diagnostiqué en 2019 avec un ensemble très rare de pathologies médicales complexes, notamment une déficience en glycosylphosphatidylinositol, une hypertension portale et des varices œsophagiennes de grade III.
Il recevait un traitement tous les 50 jours (le dernier remonte à août 2023) lequel nécessitait, également, la prise de médicaments chroniques coûteux. Avec ces interventions, Muhamad pouvait mener une vie relativement normale.
Cependant, depuis octobre 2023, il n’a plus accès de façon régulière aux ligatures variqueuses ni à l’ensemble de ses médicaments essentiels.
L’OMS a réussi à organiser son transfert, avec son père Said, vers le sud de Gaza en vue d’une évacuation médicale urgente via le point de passage de Kerem Shalom en juin 2024.
Depuis, Muhamad a souffert d’une hémorragie stabilisée dans un hôpital de campagne.
Les médecins ont cependant averti qu’une deuxième hémorragie serait fatale s’il n’est pas rapidement évacué. Il continue de manquer d’un accès régulier à ses médicaments chroniques, devenus introuvables, et présente des signes inquiétants d’une nouvelle hémorragie.
Le reste de la famille –sa mère Donia et ses trois enfants : Kenzi (7 ans), Jihad (6 ans) et le bébé Sanad (né en mai 2024, en pleine guerre)– est toujours coincé dans le nord de Gaza, sans accès à une alimentation suffisante, à de l’eau potable ou à un abri sécurisé.
Ils vivent actuellement dans les ruines de leur maison bombardée. Ils n’ont pas eu trois repas par jour depuis plusieurs mois et passent, parfois, plusieurs jours sans manger. Bien que des denrées alimentaires soient disponibles, leur coût est exorbitant et la famille n’a aucun revenu.
L’engagement non respecté par la France
L’infirmière humanitaire, Imane Maarifi, a également attiré l’attention de l’opinion publique française sur l’urgence de la situation de l’enfant palestinen, appelant le président français Emmanuel Macron à honorer sa promesse quant à l’évacuation d’une cinquantaine d’enfants pour les soigner dans les hôpitaux français.
En effet, en novembre 2023, face à la crise humanitaire qui frappe Gaza, la France s'était engagée à accueillir 50 enfants palestiniens blessés ou atteints de maladies.
Cet effort visait à leur offrir un traitement médical d’urgence dans des hôpitaux français.
Cependant, un an plus tard, seuls 17 enfants ont été accueillis sur le sol français, loin des engagements initiaux. Bien qu’il ne s’agissait que d’une cinquantaine d’enfants, la France n’a pas tenu sa promesse, et des milliers d’autres enfants palestiniens restent dans l’attente.