Susan Sarandon
Ainsi, l’actrice américaine Susan Sarandon, actrice lauréate d'un Oscar et cinq fois nommée pour le meilleur rôle principal dans "Dead Man Walking" (en 1995), a été licenciée par son agence United Talent Agency, immediatement après avoir affiché son soutien en faveur de la population palestienne lors d'un rassemblement pro-palestinien qui a eu lieu à New York la semaine dernière.
Le porte-parole de l'agence UTA qui la représentait, Richard Siklos, a confirmé l’information mardi dernier.
Pourtant, les propos de Sarandon lors dudit rassemblement, relevaient d’un plaidoyer pour la paix, énoncé sur la base des déclarations offcielles de l’ONU, loin de toute intention polémique.
“On n’a pas besoin d'être Palestinien pour soutenir le peuple palestinien, pour comprendre que le massacre de près de 5000 enfants est inacceptable et constitue un crime de guerre, pour comprendre que des crimes de guerre sont perpétrés chaque jour selon l'ONU et d'autres groupes humanitaires” a lancé Susan Sarandon lors du rassemblement.
“Tant de personnes ne comprennent pas le contexte dans lequel ont eu lieu les attaques du 7 octobre, elles ne comprennent pas l'histoire de ce qui se passe pour le peuple palestinien depuis 75 ans” s’était-elle indignée.
L’acrice oscarisée avait appelé à “dépasser les instincts tribaux qui nous séparent depuis si longtemps”, à avoir “un cœur ouvert”, tout en affirmant qu’”il est temps que la Palestine soit libre”.
“Il n'y a pas de liberté tant que tout le monde n'est pas libre” avait-elle enfin lancé.
Melissa Barrera
Melissa Barrera, actrice mexicaine qui devait jouer dans le film Scream 7, en a été écartée par la société de production Spyglass Media Group.
Barrera, utilisait fréquemment sa plateforme de réseaux sociaux pour afficher son soutien à la cause palestinienne. Elle y partageait des informations sur la situation à Gaza, décrivant les attaques des forces israéliennes comme un "génocide et un nettoyage ethnique".
L’actrice s’est indignée à plusieurs reprises des difficultés à trouver des informations en ligne sur la guerre reflétant le point de vue des Palestiniens, pointant le manque de neutralité dans le conflit : "parce que les médias occidentaux sont très partiaux"
"Pourquoi ils font ça, je vous laisserai déduire par vous-même" s’est-elle interrogée.
Suite à son éviction, la société de production a déclaré dans un communique publié mardi 21 novembre “n’avoir aucune tolérance pour l'antisémitisme ou l'incitation à la haine sous quelque forme que ce soit, y compris les fausses références au génocide, au nettoyage ethnique, et tout ce qui franchit manifestement la ligne de la parole haineuse".
Et ce, bien que Barrera ait déclaré au préalable ne pas inciter à la haine et qu’elle ait dénoncé l'antisémitisme, insistant sur le précepte de “la liberté et la sécurité pour les Palestiniens et les Juifs du monde entier”.
Guillaume Meurice
L’humoriste Guillaume Meurice a été convoqué par la police, mardi également, dans le cadre d’une enquête pour incitation à la haine et injure publique aggravée, a fait savoir le parquet de Nanterre. Une sommation qui fait suite à un calembour à l’adresse de Benjamin Netanyahu, à l’antenne de France Inter, durant l'émission de Charline Vanhoenacker diffusée dimanche 29 octobre, et qui lui a valu des accusations d’antisémitisme.
“L’audition libre qui a eu lieu aujourd’hui s’inscrit dans le cadre d’une enquête ouverte pour provocation à la haine et injure publique aggravée, suite à un dépôt de plainte de l’OJE (Organisation juive européenne) en date du 6 novembre”, a détaillé le ministère public. Suggérant une idée de "déguisement pour faire peur" à l'occasion d'Halloween, Guillaume Meurice y a évoqué un "déguisement Netanyahu", "une sorte de nazi mais sans prépuce".
L'humoriste a également reçu un "avertissement" de la direction de la radio publique Radio France, après son sketch. Dans un courrier envoyé aux salariés de Radio France, la présidente du groupe public Sibyle Veil a rappelé "le devoir de responsabilité des médias, singulièrement d'un média de service public comme Radio France", dans le contexte de tensions générées par le conflit au Proche-Orient.
"J'ai bien eu un avertissement et je vais le contester en justice", a indiqué Guillaume Meurice. L’Autorité française de régulation de l'audiovisuel (Arcom) a, quant à elle, annoncé avoir été saisie sur cette séquence polémique.
“C’est l’histoire d’un mec… qui fait des blagues en 2023” s’est agacé sur X, Guillaume Meurice qui a posté l’en-tête du procès-verbal de sa convocation par la police judiciaire parisienne.
Freeze Corleone
Les concerts programmés les 24-25 novembre courant au Zénith de Paris du rappeur Freeze Corleone, dont les positions pro-palestiniennes sont connues, ont, de leur côté, été annulés par la préfecture de police de Paris.
Dans son communiqué du 21 novembre, la préfecture de police a déclaré : “il existe des risques sérieux que des troubles à l'ordre public surviennent et que des propos antisémites, ou plus généralement attisant sciemment et explicitement la haine, qu'elle soit dirigée vers les juifs, les policiers, ou la société plus globalement, soient tenus à l'occasion de ces représentations”.
La préfecture de police estime, en outre, que Freeze Corleone est un “artiste particulièrement controversé" et que dans “un contexte géopolitique particulièrement tendu (...) l'évolution de la situation, notamment la contre-offensive sur la bande de Gaza et la détérioration de la situation humanitaire sont de nature à amplifier les revendications et contestations, à radicaliser la mouvance pro-palestinienne sur la voie publique et à importer les tensions nées du conflit sur le sol national".
L’interdiction des concerts a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux de la part de ses fans.
Le collectif 667 organisateur du concert a, pour sa part, exprimé son “soutien inconditionnel à son artiste interdit par la préfecture de police de Paris”. Il a, également, fait savoir que malgré cette interdiction, “par respect pour ses fans” il tient à maintenir le show afin “d’honorer la liberté d’expression”, même si le rappeur Freeze Corleone a été interdit de performer sur scène.